Montréal, le 23 mai 2017 – Tout en dénonçant la répression policière inouïe dont ses membres et les personnes alliés ont fait l’objet à Montréal, hier, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) poursuit aujourd’hui sa série d’occupations pour obtenir des investissements plus ambitieux en matière de logement social. Réunis sous la bannière « Pour du logement social, ici! », les groupes des différentes régions exigent des gouvernements Couillard et Trudeau qu’ils s’engagent pour le droit au logement. À Montréal, une nouvelle occupation vient de débuter dans un bâtiment vacant depuis plusieurs années de l’arrondissement du Plateau Mont-Royal, situé au 60, rue Milton.
Les groupes veulent ainsi démontrer que de nombreux bâtiments vacants ou insalubres de l’île pourraient être transformés en logements sociaux. Pour plus de 102 000 ménages montréalais, c’est au moins la moitié du revenu qui part en loyer, mois après mois; les évictions pour non-paiement sont de plus en plus nombreuses, sans compter les reprises de possession. « Cela qui a pour effet de chasser les ménages à plus faible revenu de leur milieu de vie. C’est pourquoi il est important de construire du logement social. », explique Carole Boucher, porte parole des groupes montréalais du FRAPRU. « Des sites vacants peuvent être reconvertis en logement social. C’est pour demander à Québec et à Ottawa de fournir le financement requis que nous occupons ce bâtiment vacant aujourd’hui », précise-t-elle.
Les actions du FRAPRU se poursuivent également dans d’autres régions, ciblant également des sites vacants qui pourraient abriter des logements sociaux. En Montérégie, des dizaines de membres du Comité logement Beauharnois, du Comité logement Rive-Sud et de la Maison La Virevolte ont marché dans les rues de Beauharnois, puis se sont installés en début d’après-midi sur un terrain du centre-ville.
À Sherbrooke, l’occupation du terrain de la Blue Mountain, près de l’Hôtel Dieu, se poursuit. Des activités publiques portant sur la situation particulière des femmes locataires s’y tiennent depuis le début de la journée. « Bien que la situation s’améliore lentement, les femmes locataires sont non seulement encore plus pauvres que les hommes locataires, mais elles paient plus cher pour leurs logements. Et c’est sans parler des problèmes de harcèlement ou de violence vécue par plusieurs femmes locataires pauvres, aux mains de propriétaire ou concierge sans scrupules; des dénonciations commencent à se faire entendre dans différentes villes », explique Émilie E. Joly, organisatrice communautaire au FRAPRU présente à Sherbrooke.
Selon le FRAPRU, les prochains mois sont cruciaux pour l’avenir des ménages mal-logés et du logement social, le gouvernement québécois ayant annoncé une révision de ses approches en habitation et celui de Justin Trudeau ayant promis une Stratégie canadienne sur le logement pour l’automne. Selon le FRAPRU, les deux gouvernements disposent des revenus nécessaires à la réalisation du droit au logement. Il rappelle qu’à elles seules, les pertes fiscales québécoises de 1 milliard $ par année, causées par le recours aux paradis fiscaux, permettraient de financer annuellement la réalisation des 10 000 nouveaux logements sociaux. Le FRAPRU en réclame 50 000 en 5 ans.
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