Québec, le 26 mars 2015 – Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) dénonce la coupure de 1500 logements sociaux par année imposée par le budget du ministre des Finances, Carlos Leitão, au programme AccèsLogis et leur remplacement par 1000 unités de supplément au loyer en 2015-2016 et 1200 au cours des 4 années suivantes. Selon le coordonnateur du FRAPRU, François Saillant, « contrairement à ce que tente de nous faire croire le gouvernement Couillard, la privatisation de l’aide au logement ne permettra pas d’aider davantage de ménages, mais d’en aider moins et de le faire moins bien ». Il explique que, « contrairement au logement social, le supplément au loyer privé ne permet pas la construction de logements, alors qu’il manque toujours de grands logements familiaux dans plusieurs coins du Québec, il n’améliore pas la qualité des habitations, il ne permet pas de revitaliser des milieux de vie et, surtout, il ne sort aucun logement de la logique du profit ».
Le FRAPRU rappelle qu’à peu près tous les acteurs du monde municipal ont demandé le renouvellement d’AccèsLogis, avec un minimum de 3000 logements par année. « En 2014-2015, l’annonce de 3000 logements pour tout le Québec a permis à la Ville de Montréal d’annoncer la réalisation prochaine de 1100 logements sociaux, à Québec de 440, à Gatineau de 280. Ce ne sera plus le cas, cette année. Même chose avec les 500 logements pour personnes itinérantes annoncées dans le budget de l’an dernier. Il n’y en aura sûrement pas autant cette année », affirme M. Saillant. De plus, le FRAPRU constate avec regret que le budget ne prévoit aucune somme spéciale pour faciliter la réalisation de logements sociaux dans les régions où les coûts sont plus élevés comme l’Abitibi-Témiscamingue, le Saguenay-Lac Saint-Jean, la Côte-Nord, la région de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.
Le FRAPRU se réjouit que la réparation de logements bénéficie à nouveau d’une aide gouvernementale dans les milieux ruraux et que des sommes soient prévues pour l’adaptation de domicile des personnes en situation de handicap, mais il déplore que le programme Rénovation-Québec, qui était notamment utilisé pour bonifier les subventions dans le programme AccèsLogis dans des villes comme Montréal et Québec, ne soit toujours pas de retour. Au total, les programmes d’amélioration de l’habitat de la Société d’habitation du Québec disposeront de 35 millions $ en 2015-2016, alors que cette somme était de 76 millions $ en 2013-2014.
Le FRAPRU déplore finalement que le budget ne prévoit aucune mesure additionnelle de lutte contre la pauvreté. Il trouve tristement ironique que le budget des dépenses 2015-2016 prévoit déjà la coupure de 15 millions $ due aux modifications proposées à l’aide sociale, alors que le règlement à cet effet n’a pas encore été adopté et que le ministre Sam Hamad a récemment déclaré que son point de vue à ce sujet n’était pas arrêté.
Dans l’ensemble, le FRAPRU considère que ce budget est le résultat du choix de l’austérité fait par le gouvernement Couillard. Il déplore les nouvelles coupures dans les services publics qui résulteront de la faible hausse des dépenses de programmes, notamment en santé et en éducation. Selon l’organisme, ce budget ne représente qu’une transition vers une nouvelle vague de baisses d’impôt qui profiteront surtout aux entreprises et aux contribuables à plus revenu plus élevé, mais aussi de taxes et de tarifications qui, elles, pénaliseront la classes moyenne et les plus pauvres.
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