Montréal, le 11 février 2014 – Le Front d’action populaire en réaménagement urbain est outré que le budget du ministre des Finances, Jim Flaherty, n’ait pas annoncé la prolongation immédiate des subventions que le gouvernement fédéral verse depuis des décennies à 586 000 logements sociaux existants au Canada, dont 126 000 au Québec. Selon le coordonnateur du FRAPRU, François Saillant, « le ministre Flaherty vient carrément de laisser tomber 14 000 logements sociaux qui seront privés, dès 2014, de ce financement permettant d’offrir des logements à bas loyer à des locataires à très faible revenu ». Il précise que « des locataires vivant en coopérative d’habitation et dans une autre forme de logement sans but lucratif verront, dans les prochains mois, leur loyer doubler ou même tripler ».
Émilie E. Joly, organisatrice au FRAPRU, ajoute que le retrait fédéral affectera aussi les personnes et familles qui en ont un urgent besoin: « Plus jamais, ces logements ne seront aussi accessibles que par le passé. Les ménages qui y accèderont à l’avenir devront y consacrer une bien plus grande part de leur revenu que ceux qui habitaient auparavant». Elle rappelle que, selon des données récentes, 1 623 000 ménages locataires consacrent plus que la norme de 30 % de leur revenu au loyer au Canada, ce qui les rend en principe éligibles à un logement social. Ce chiffre est de 480 000 au Québec, dont 228 000 qui engloutissent plus de la moitié de leur revenu en loyer, au détriment de leurs autres besoins essentiels.
Selon le FRAPRU, un problème d’une telle ampleur aurait justifié non seulement que le gouvernement Harper maintienne ses subventions aux logements sociaux existants, mais aussi qu’il accroisse considérablement les sommes consacrées à de nouveaux logements. L’organisme est particulièrement scandalisé que le ministre Jim Flaherty n’ait pas profité de son budget pour répondre plus adéquatement aux problèmes extrêmes de surpeuplement et de délabrement des logements vécus dans les villages inuits du Nunavik et dans les communautés des Premières nations. « Comment peut-on être insensibles aux conditions de logements vécus en territoires autochtones, quand on sait tous les problèmes sanitaires et sociaux qu’elles engendrent », se demande François Saillant.