Mémoire du FRAPRU-pour une approche axée sur logement social
Montréal, le 31 août 2016 – C’est en manifestant à la porte de la rencontre de consultation organisée à Montréal, sous le thème « Vers une nouvelle approche gouvernementale en habitation », qu’une centaine de membres du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) ont réclamé, cet après-midi, l’augmentation et l’amélioration du financement de nouveaux logements sociaux au Québec. Le FRAPRU a aussi défendu ses positions à l’intérieur de la rencontre de consultation qui s’inscrit dans le cadre d’une tournée gouvernementale de seize des régions administratives du Québec et dont l’un des thèmes est l’avenir du programme de logement social, AccèsLogis.
Le document de réflexion rédigé à la demande du Ministre des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire, Martin Coiteux, affirme que l’objectif du gouvernement vise à « optimiser » les investissements gouvernementaux en habitation « afin d’aider plus efficacement notre clientèle » et de mieux adapter les méthodes d’intervention à des besoins changeants. Il ajoute que le « gouvernement désire adopter une nouvelle approche d’intervention en habitation, qui se concrétisera par des programmes plus efficaces et efficients, ajustés aux besoins de la clientèle et aux réalités des régions et soutenant le plus grand nombre possible de personnes démunies ».
François Saillant, coordonnateur du FRAPRU, craint que « toute la rhétorique gouvernementale sur l’efficacité, l’efficience et l’optimisation de ses interventions ouvre la voie à une remise en question du financement de nouveaux logements sociaux au Québec, du moins tel qu’on le connaît présentement ». Il rappelle que les deux derniers budgets du gouvernement Couillard ont réduit de moitié le nombre de nouveaux logements sociaux, le faisant passer de 3000 à 1500 par année. Le gouvernement a simultanément annoncé la location de 5800 logements vacants en cinq ans, très majoritairement sur le marché privé. Le FRAPRU considère que le gouvernement libéral a ainsi fait le choix d’une privatisation partielle de l’aide gouvernementale, privatisation qui pourrait devenir plus complète au terme de consultation qu’il mène à travers le Québec.
L’organisme réclame, pour sa part, que le gouvernement continue de financer de nouveaux logements sociaux, que ce soit avec l’actuel programme AccèsLogis ou autrement, mais qu’il le fasse en beaucoup plus grand nombre que ce n’est le cas présentement. De plus, tout programme de logement social doit, à son avis, permettre de répondre à toute la variété des besoins en matière de logement et non s’en tenir à certains besoins spécifiques. Il doit garantir la pleine accessibilité financière des logements réalisés aux ménages à plus faible revenu, de même que leur accessibilité physique à tous et à toutes, y compris aux personnes en situation de handicap. Les subventions accordées doivent être suffisantes pour réaliser des logements sociaux partout à travers le Québec, y compris aux endroits où c’est plus coûteux, et être indexées annuellement. Enfin, tout programme de logement social doit continuer de s’appuyer sur des initiatives d’organismes communautaires, y compris celles des organismes de défense collective des droits, qui doivent pour ce faire recevoir un financement approprié, ce qui est actuellement le cas avec AccèsLogis.
Le FRAPRU revendique le financement par les gouvernements de 50 000 logements sociaux en cinq ans, sous la forme de coopératives d’habitation et de logements gérés par des organismes sans but lucratif, mais aussi d’habitations à loyer modique (HLM), ce qui n’est pas le cas depuis 1994.
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