Montréal, le 27 février 2018 – Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) est déçu que le budget fédéral de cette année n’ait pas permis d’accélérer la réalisation des engagements prévus pour le logement social dans la Stratégie canadienne sur le logement. Bien qu’Ottawa ajoute cette année 447 M $ de prêts pour la réalisation de logements locatifs, dans l’état actuel des choses, le gouvernement Trudeau confirme que l’essentiel des sommes ne seront utilisées qu’après les élections fédérales de 2019. Le FRAPRU salue toutefois le financement prévu pour la mise en œuvre des stratégies sur le logement des Premières Nations, et ceux annoncés pour les Inuits du Nunavik; vu l’ampleur et l’acuité des besoins de ces nations autochtones, il demande à Ottawa de les leur verser rapidement.
Les membres du FRAPRU constatent jour après jour l’urgence de réaliser des nouveaux logements sociaux. Pour illustrer son propos, le regroupement québécois cite les données du recensement de 2016 : 795 895 ménages locataires du Canada, qui consacrent la moitié et plus de leur revenu pour se loger, ont un revenu médian de 14 900 $ par année ; au Québec, 195 635 sont dans cette situation. « Avec un revenu médian annuel de 12 494 $, il est impossible pour ces personnes et ces familles de se loger convenablement sur le marché privé », affirme la porte-parole du FRAPRU, Véronique Laflamme. Le rapport des consultations sur la future Stratégie canadienne de « réduction » de la pauvreté, que le ministre Jean-Yves Duclos a lui-même rendu public récemment, confirmait également que le logement est au cœur des préoccupations des ménages canadiens et québécois les plus pauvres. Selon le FRAPRU, pour y palier, le gouvernement fédéral doit investir dans le logement social.
Le FRAPRU, à l’instar d’autres organisations canadiennes, rappelle qu’il est également urgent d’entreprendre des travaux pour protéger le patrimoine canadien de logements sociaux. À cet égard, le FRAPRU se serait attendu à des précisions du fédéral sur la reconduction du financement des subventions aux locataires à faible revenu qui y habitent, pourtant annoncée dans la Stratégie canadienne.
L’organisme est déçu de la timidité des mesures fiscales qui permettraient à Ottawa de se donner les moyens de ses ambitions. Selon le regroupement, le fédéral aurait pu mettre en œuvre des mesures plus ambitieuses de lutte à l’évitement et à l’évasion fiscale, abolir les abris fiscaux consentis aux banques en 2008 et assujettir les multinationales du web comme Neflix aux mêmes règles fiscales que les plateformes canadiennes et hausser l’impôt sur le gain en capital.
Pour faire entendre la voix des personnes mal-logées et leur besoin pressant de logements sociaux, le FRAPRU entreprendra une grande marche en septembre prochain, entre Ottawa et Québec. Le départ est prévu le 2 septembre, de la Colline parlementaire, à Ottawa. L’événement obtient l’appui d’une trentaine d’organisations sociales québécoises.
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Pour plus d’informations
Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU
Cellulaire : 418-956-3403
@FRAPRU