Montréal, le 20 mars 2023 – Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) attend impatiemment le 5ème budget Girard et y réagira par voie de communiqué de presse mardi en fin de journée.
Les attentes sont grandes
La pénurie de logement locatifs est maintenant généralisée au Québec et les locataires font les frais de la hausse rapide des loyers. Un très large consensus s’est installé sur la nécessité d’investissements significatifs dans le logement social. Le FRAPRU espère que cela aura convaincu le ministre des Finances de lui faire enfin une place significative dans ses priorités budgétaires.
Selon le regroupement, un grand chantier, sur plusieurs années, est incontournable pour permettre aux locataires à faible et modeste revenus d’entrevoir la lumière au bout du tunnel. Le financement suffisant du développement de nouveaux logements sociaux est également incontournable pour réaliser les objectifs de nombreuses municipalités, comme plusieurs l’ont exprimé clairement dans leurs mémoires pré-budgétaires.
Financement des quelques 9000 logements sociaux déjà budgétés
Dans un premier temps, le FRAPRU surveillera, les sommes investies pour enfin réaliser les quelques 9000 logements sociaux, sur les 15 000, que la CAQ avait promis de construire durant son premier mandat. L’Association des groupes de ressources techniques du Québec a chiffré à 571,6 M $, le manque à gagner pour que le financement de Québec atteigne 50% des coûts réels de réalisation de ces logements, tel que prévu dans le programme AccèsLogis. À elle seule, la Ville de Montréal estime à 314 M $ les sommes supplémentaires nécessaires pour livrer les unités prévues sur son territoire qui ne sont pas déjà en voie de réalisation.
Survie d’AccèsLogis et risques de privatisation
Ces quelques 9000 unités déjà budgétées sont attachées à des projets bien précis attendus depuis plusieurs années, mais les besoins sont bien plus grands. L’itinérance est en hausse, près de 40 000 ménages à faibles revenus attendent pour un logement social subventionné et des milliers d’autres, à revenus modestes, ont aussi urgemment besoin d’un logement correspondant à leur capacité de payer et voudraient avoir accès à un logement sans but lucratif, dans une coopérative ou un OSBL d’habitation. Le FRAPRU rappelle que partout au Québec, des coopératives, des OSBL et des offices municipaux d’habitation n’attendent qu’une confirmation pour démarrer la construction d’autres projets, répondant à une diversité de besoins. Pour que leur mise en chantier puisse être lancée sans délai, le FRAPRU espère que le gouvernement prévoira également le financement d‘unités additionnelles dans AccèsLogis. Les ajustements requis au programme, sont également nécessaires pour adapter le programme aux nouvelles réalités de l’industrie de la construction. Même si la CAQ a promis en campagne électorale 7000 nouveaux logements « sociaux et abordables » en 4 ans, le FRAPRU estime qu’un grand chantier d’au moins 10 000 logements sociaux par année, pendant au moins 5 ans consécutifs, est nécessaire pour répondre aux besoins les plus urgents. Un tel chantier devrait prévoir à la fois de la construction neuve et l’acquisition d’immeubles existant par des organismes publics, coopératifs ou sans but lucratif, pour les sortir de la spéculation.
Selon le FRAPRU, le maintien du programme AccèsLogis est un enjeu crucial du budget qui sera présenté le 21 mars. Le regroupement craint cependant que le gouvernement Legault ne continue sur sa lancée des derniers mois, en éparpillant ses investissements et en les confiant au secteur privé, pour qu’il réalise des logements dits « abordables ». Le gouvernement caquiste a en effet ouvert le financement public à des promoteurs privés avec son programme PHAQ. Il a également confié 350 millions $ au Fonds de solidarité FTQ et à Desjardins pour qu’ils réalisent des logements abordables, au lieu de les consacrer à ses propres programmes. Comme il l’a fait lors de ses représentations pré-budgétaires, le FRAPRU insiste auprès du gouvernement du Québec sur l’importance d’établir un objectif clair de développement de logements sociaux, hors marché privé, à réaliser dans le cadre de programmes gouvernementaux.
Enfin, le FRAPRU espère que les sommes qui ont été obtenues dans l’Entente Canada-Québec sur le logement de l’automne 2020, seront enfin investies pour l’entretien des HLM existants, dont plusieurs sont en piteux état. Il rappelle que la Fédération des locataires de HLM du Québec demande un minimum de 400 M $ par année, durant 5 ans pour cela.
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Plus d’infos: https://www.frapru.qc.ca/sauvonsacceslogis/