Laval, le 26 août 2022 – Alors que se tient le Sommet de l’habitation organisé par les villes de Laval et Longueuil, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), qui y est présent, joint sa voix aux municipalités pour réclamer des solutions pérennes à la crise du logement. Le FRAPRU rappelle que les besoins des locataires à faible et modeste revenus doivent être priorisés.
À l’instar des villes et de plusieurs autres organismes, le FRAPRU s’inquiète de la détérioration sans précédent de la situation du logement locatif au Québec : hausse rapide des loyers des logements disponibles, rareté critique de logements familiaux, multiplication des stratagèmes frauduleux induites par la spéculation immobilière. Le regroupement constate l’appauvrissement tout aussi rapide des ménages locataires, de plus en plus nombreux à risque de se retrouver à la rue. Selon l’organisme, des solutions structurantes existent et sont connues. « Le logement social est une des réponses incontournables et pérennes à la crise qui sévit actuellement. Parce qu’il est sans but lucratif et subventionné par l’État, il sort le logement de la logique du profit, met les locataires à l’abri des dérives du marché privé, en leur offrant un toit sécuritaire, qu’ils sont capables de payer. Mais surtout, en étant de propriété collective, le logement social, qu’il soit coopératif, sans but lucratif ou public, demeure abordable indéfiniment », rappelle Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU.
Selon le groupe de défense du droit au logement, les dernières données disponibles de Statistiques Canada sont très claires sur les besoins de logements sociaux. Plus de 195 000 ménages locataires québécois consacrent déjà la moitié ou plus de leur revenu pour se loger, c’est-à-dire bien au-delà de la norme de 30% reconnue par la SHQ. Selon l’organisme, les longues listes d’attente des offices d’habitation pour un logement à loyer modique (HLM) – qui totalisent plus de 37 000 inscriptions – illustrent l’urgence d’agir, mais sont un indicateur partiellement représentatif des besoins, en ne comptabilisant que les ménages admissibles qui ont fait une demande. Cette liste ne prend pas non plus en compte les milliers de ménages qui espèrent obtenir une place dans un organisme sans but lucratif (OSBL) ou en coopérative d’habitation.
Alors que les villes cherchent des solutions pour contrer les enjeux de rareté et d’inabordabilité du marché locatif, il est difficile de concevoir comment les mettre en œuvre sans investissements massifs et ciblés des gouvernements supérieurs dans le logement social, au premier rang du gouvernement québécois. « Considérant les limites fiscales auxquelles les villes doivent faire face, elles ne pourront pas faire de miracles si Québec ne leur donne pas les moyens », soutient madame Laflamme. Parmi les solutions innovantes qui seront discutées lors du Sommet de l’habitation, l’acquisition de logements locatifs encore abordables pour les retirer du marché privé et les transférer à des organismes sans but lucratif ou coopératifs, et la construction de logements publics (HLM) seraient
des réponses efficaces et pérennes à la crise du logement, selon le FRAPRU. Ces mesures vont d’ailleurs dans le sens des demandes émises par le regroupement depuis des années. « Pour réaliser de tels projets, ça prend un programme québécois adapté et suffisamment financé. Sans quoi, il sera impossible de renverser la vapeur et de répondre à la diversité des besoins croissants. Pas le choix d’investir massivement dans le logement social, et vite ! », martèle la porte-parole.
Les demandes du FRAPRU aux partis politiques en lice aux élections générales du Québec :
La réalisation de 50 000 logements sociaux, en 5 ans, autant par des coopératives, des OSBL que des offices d’habitation,
Le financement de tous les logements sociaux déjà programmés depuis plusieurs années dans AccèsLogis, mais toujours attendus, malgré la promesse du gouvernement sortant (qui n’en a finalement livré que le tiers);
La mise en place une politique globale en habitation basée sur le droit au logement, le développement et la protection des logements sociaux et une meilleure protection des droits des locataires;
Que les sommes investies dans le développement de l’habitation soient exclusivement réservées au logement social.
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Informations et demandes d’entrevues: Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU, 418 956-3403 (cell.)