Les logements abordables disparaissent à vue d’œil sur le marché privé. En contexte de rareté, la discrimination augmente partout, les rares logements disponibles sont hors de prix et les évictions pour le profit se multiplient. Alors que le droit fondamental à un logement décent est mis à mal pour des dizaines de milliers de ménages locataires à faible et à modeste revenus, la réalisation de logements sociaux sous différentes formes est plus urgente que jamais.
Pourtant, la ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, vient de faire connaître son intention de mettre le programme AccèsLogis au rancart, pour le remplacer par le Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ). Une telle décision serait non seulement aberrante, mais nuisible.
Depuis 25 ans, AccèsLogis a permis la réalisation de 36 000 logements par des coopératives, des OSBL et des offices d’habitation. Cela a permis de répondre à une diversité de besoins et de permettre aux communautés de s’organiser pour le faire. Son sous-financement chronique, par la non-indexation et la non augmentation des coûts maximums admissibles depuis plusieurs années, a mené à un retard dans la livraison des projets et à la perte de ce qui faisait son efficacité: le fait de se suffire à lui-même. Depuis 5 ans, les consultations se sont succédé pour améliorer ce programme, mais malgré ses promesses, le gouvernement Legault n’y a pas donné suite.
Le PHAQ, même s’il finance aussi des projets de logements sociaux et communautaires, a d’abord été pensé pour soutenir le secteur privé; il met en concurrence pour des fonds déjà insuffisants les promoteurs privés en quête de profits et ceux des projets d’habitation sociale; il ne garantit pas qu’un minimum de logements construits soient réservés aux locataires à faible revenu; il ne prévoit pas de fonds de démarrage, pourtant indispensables pour que les promoteurs sans but lucratif puissent développer leurs projets. Déjà, il présente des problèmes qui retardent la mise en chantier des projets retenus l’été passé.
Pour faire lever de terre rapidement les projets de logements sociaux déjà conçus et portés par les communautés, il faut sauver AccèsLogis!
La ministre de l’Habitation et son gouvernement doivent revoir leur position en améliorant enfin le programme AccèsLogis et en le finançant à la hauteur des besoins, dès le prochain budget.
Pour sortir les personnes mal-logées de la crise, il faut lancer un véritable chantier de logement social, hors marché, afin de renverser la vapeur et doubler à moyen terme la part qu’il occupe sur le parc locatif.
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Sur ce sujet:
- Article La fin d’un programme de logements sociaux fait craindre le pire, publié par le Journal Métro, avec intervention du FRAPRU
- Article et Vidéo de Pivot, avec intervention du FRAPRU
- Article de La Presse, La fin d’AccèsLogis critiquée par les villes et l’opposition
- Éditorial de La Presse
- Chronique dans La Tribune
- Communiqué de L’Association des groupes de ressource technique du Québec (AGRTQ)
- Communiqué du Réseau québécois des OSBL d’habitation (RQOH), dans La Presse
- Texte d’opinion du directeur général du RQOH
- Vidéos publiées par l’AGRTQ
- Texte d’opinion du Réseau SOLIDARITÉ itinérance du Québec dans le Journal de Montréal.
- Sortie de coopératives d’habitation en développement de Québec, avec leur groupe de ressource technique et leurs députés, article de Radio-Canada Québec.
- Sortie de coopératives d’habitation en développement de Québec, avec leur groupe de ressource technique et leurs députés, article dans Le Soleil
- Texte d’opinion de la Fédération des coopératives d’habitation de Québec-Chaudière-Appalaches