Montréal, le 7 novembre 2023 – Même s’il apprécie que 1,8 milliard $, dont 900 millions $ en provenance du gouvernement fédéral, aient été consacrés à la construction de 8000 nouveaux logements, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) estime que ça ne sera pas suffisant pour endiguer la pénurie extrême d’appartements locatifs, l’explosion du coût des loyers et l’aggravation de la situation de l’itinérance. De plus, sa porte-parole, Véronique Laflamme, estime que « les véhicules choisis par le gouvernement, soit le Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ) et le recours à des fonds fiscalisés, ne garantissent pas, malgré l’ajout de suppléments au loyer, que les ménages à faible revenu qui vivent le plus durement les effets des crises du logement y trouveront réellement leur place ».
Compte-tenu de la motion adoptée à l’unanimité le 19 octobre dernier par l’Assemblée nationale demandant au gouvernement de consacrer entièrement les sommes découlant de l’entente avec Ottawa à du logement social hors marché, le FRAPRU s’attendait à ce que les annonces du ministre Girard soient réservées au secteur sans but lucratif. Le regroupement aurait aussi souhaité qu’il comprenne des sommes importantes pour le financement de nouvelles habitations à loyer modique (HLM). « Ça fera 30 ans le 1er janvier prochain, qu’aucune nouvelle unité de HLM n’a été financée, sauf dans les villages inuits, alors que près de 40 000 ménages sont sur une liste d’attente pour y avoir accès », s’exclame Véronique Laflamme. Elle se serait aussi attendue à ce que des sommes additionnelles soient prévues pour compléter les quelques 6000 unités de logements sociaux et communautaires déjà annoncées dans le programme AccèsLogis, que la CAQ avait promis de construire dans son premier mandat, mais qui ne sont pas encore sorties de terre.
Déception, malgré les millions $
Le FRAPRU souligne que l’incertitude demeure entière sur la manière dont seront concrètement financés les logements annoncés puisque la répartition sera annoncée ultérieurement. Même s’il préfère que les investissements passent par un programme gouvernemental, le regroupement se montre toujours critique du PHAQ qui n’a pas encore, à son avis, démontré qu’il est adapté à la réalité du logement social et communautaire, notamment quant à la pérennité des logements réalisés par le secteur privé qui demeure admissible au programme. Il ne comprend pas non plus que le gouvernement ait à nouveau recours à des fonds fiscalisés, sans qu’un bilan ait été réalisé et débattu publiquement sur les 350 millions $ qu’ils ont reçus du gouvernement en 2022.
« Il faut maintenant voir la suite des événements, soit la présentation du Plan d’action en habitation du gouvernement et le prochain budget Girard, en espérant qu’ils seront à la hauteur », déclare Véronique Laflamme. Le FRAPRU espère qu’ils contiendront des objectifs gouvernementaux plus ambitieux de développement du logement social, sous ses différentes formes, et que d’ici là, un programme de complet, pérenne et dédié uniquement au logement social sera annoncé.
En ce qui a trait à la bonification annoncée de l’allocation-logement, le FRAPRU déplore que les personnes seules et les couples sans enfants de 50 ans et moins en soient toujours exclus.
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Véronique Laflamme (418) 956-3403