Crise du logement : Un nouveau programme HLM est essentiel pour renforcer le filet social

Montréal, le 19 février 2024 – La Fédération des locataires de HLM du Québec (FLHLMQ) et le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) ont tenu ce matin une conférence de presse aux Habitations Boyce-Viau, un site de 204 habitations à loyer modique (HLM). Situé dans Hochelaga-Maisonneuve à Montréal, cet ensemble est un symbole d’une des réponses rapides qu’ils proposent à la crise du logement vécue par les locataires à faibles revenus. Les deux regroupements souhaitent que cet HLM soit densifié au moment de sa rénovation pour accueillir ainsi plusieurs dizaines de nouveaux logements publics. Pour cela, le gouvernement doit prévoir un nouveau programme de logements publics.

La densification des HLM comme solution à la crise du logement

Grâce au programme de rénovation des HLM (PRHLM) en vigueur depuis juin 2023, plus de 3 milliards $ seront investis dans les HLM du Québec. « Cet investissement historique va entraîner de grands chamboulements dans plusieurs ensembles immobiliers, il faut absolument en profiter pour densifier et ajouter des unités de logements publics » explique Yves Dubé, locataire et président de la FLHLMQ. Le Québec compte 2 879 ensembles immobiliers HLM côtés E depuis plus de cinq ans. À Montréal seulement, 244 de ces ensembles immobiliers devraient faire l’objet de travaux majeurs d’ici 2028.

Le gouvernement semble actuellement courir après les solutions rapides pour que des immeubles sortent de terre. La densification des HLM existants s’impose alors comme une des solutions, selon la Fédération. Densifier ces sites permettrait de lever plusieurs freins au développement comme le manque de terrains et l’arrimage avec les municipalités. « À quelques minutes de marche du métro, à l’ombre du Stade olympique, on pourrait facilement ajouter 70 logements sur le site. Le terrain est déjà public, les règles d’urbanisme permettent 4 étages et il n’y aura pas de pas-dans-ma-cour » explique Patricia Viannay de la FLHLMQ.

Tous les offices du Québec sont gérés par des conseils d’administration sur lesquels siègent des représentant.e.s des municipalités et des locataires, rappelle la Fédération. Ce mode de gouvernance garantit un ancrage du projet et un contrôle démocratique des locataires.

Les requérant.e.s de HLM, les premières victimes de la crise du logement

L’ajout de nouveaux logements publics dans l’offre de logement est plus que nécessaire. Il y a près de 40 000 ménages sur les listes d’attente des 149 offices du Québec. Les besoins sont beaucoup plus grands puisque selon les données du Recensement de 2021, 128 795 ménages locataires du Québec consacrent plus de la moitié de leur revenu pour se loger. Avec un maigre revenu médian de 16 800$, la plupart d’entre eux serait probablement admissibles à une habitation à loyer modique. Dans la région métropolitaine, 231 560 ménages locataires consacrent plus que la norme de 30% de leur revenu pour se loger, avec un revenu médian de 24 800$, au moins la moitié d’entre eux serait admissible à une habitation à loyer modique.

Le Règlement d’attribution des logements à loyer modique permet aussi de prioriser certains besoins plus urgents. Ainsi, pour de nombreux ménages particulièrement vulnérables, les HLM sont des remparts à l’extrême précarité, voire à l’itinérance.  « Par exemple, les ressources en hébergement pour femmes dénoncent souvent le manque de logements permanents. Si on recommençait à construire des HLM, cela aurait un impact énorme pour ces femmes qui sont priorisées dans l’attribution » explique Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU.

Finalement, les deux organismes qui demandent un grand chantier de 50 000 logements sociaux sur 5 ans interpellent le gouvernement du Québec pour qu’il prévoit spécifiquement un programme dédié aux offices d’habitation. Selon eux, le Québec devrait financer au moins 20 000 nouveaux HLM d’ici 5 ans. « La crise est historique, les locataires les plus touchés croupissent sur les listes d’attente de HLM et risquent l’itinérance. C’est impensable qu’on ne profite pas des sites publics et des organismes existants pour les densifier. La ministre France-Élaine Duranceau doit être audacieuse et ambitieuse et donner les moyens aux offices de construire et de densifier » conclut Yves Dubé, président de la FLHLMQ.

Afin de demander au gouvernement du Québec de faire du logement social une priorité de son prochain budget, le FRAPRU mène actuellement une opération de visibilité et invite la population à y participer https://www.frapru.qc.ca/cle/

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Pour informations supplémentaires ou demandes d’entrevue :
Patricia Viannay pour la FLHLMQ : 514-568-7090
Véronique Laflamme pour le FRAPRU : 418-956-3403