Montréal, le 25 mars 2014
Monsieur Philippe Couillard, chef du Parti libéral du Québec
Permanence du PLQ, à Québec
OBJET : Demande de confirmation écrite d’un engagement écrit en faveur du logement social.
Monsieur,
Ce lundi soir, des militantes et des militants du Front d’action populaire en réaménagement urbain de la Rive-Sud de Montréal vous ont accueilli avec des casseroles et des slogans dans le comté de La Prairie, et pour causes, puisque jusque là, vous n’aviez rien dit sur les problèmes de logement qui accablent 37 % des ménages locataires du Québec. Vous êtes cependant venu à notre rencontre. Après discussion, vous nous avez informéEs que le Parti libéral s’engage à faire autant de logements sociaux que le Parti Québécois et même plus, si le gouvernement le peut. Nous vous avons demandé quand vous en feriez l’annonce formelle, écrite. Vous avez répondu que nous avions votre parole. Désolée, monsieur Couillard, mais ça ne peut pas suffire.
Nos membres mal-logés ont été trahis trop souvent par des hommes et des femmes politiques — qui ont démenti des promesses faites verbalement dès le lendemain de leur élection — et ils vous demandent de faire minimalement autant que madame Marois, autant que vous avez fait pour l’annonce d’un crédit d’impôt aux propriétaires pour rénover leur maison et de confirmer par écrit votre promesse de réaliser au moins 15 000 logements sociaux en 5 ans.
Outre nos expériences décevantes du passé, le sérieux de la situation exige un engagement clair et conséquent. Les locataires ont subi des augmentations de loyer ahurissantes entre 2000 et 2010, dans le cas de Québec (46 %) et de Montréal (43 %), dans une proportion deux fois plus élevée que le taux d’inflation (22,7 %). Aujourd’hui, près de 480 000 ménages locataires du Québec payent plus que la norme de 30 % de leur revenu pour se loger et pour 228 000 d’entre eux, c’est la moitié du revenu qui passe au loyer. Cela se fait évidemment au détriment de leurs autres besoins essentiales, comme la nourriture et les médicaments.
Vous dites être préoccupé par le sort des familles, nous vous comprenons. À Montréal, le taux d’inoccupation des logements de trois chambres à coucher et plus demeure sous le seuil d’équilibre depuis plus de 14 ans. Or, le secteur privé n’a construit à peu près que des petites unités durant cette période.
Le Parti libéral doit prendre la juste mesure de la gravité et des conséquences de ces problèmes et doit les traiter avec le même sérieux les problèmes des propriétaires occupants. Nous réitérons que, d’ici la fin de la campagne, le Parti libéral doit prendre un engagement écrit en faveur du logement social, comme votre prédécesseur l’avait fait.
À la veille du scrutin, le FRAPRU rendra d’ailleurs public son bilan des engagements pris par les principaux partis. Nos membres espèrent que les nouvelles seront meilleures qu’elles ne le sont actuellement pour les mal-logéEs du Québec.
D’ici là, monsieur, recevez nos cordiales salutations.
Marie-José Corriveau, porte-parole du FRAPRU sur les dossiers québécois.