Partenariat avec les fondations philantropiques pour créer du logement social: L’État ne peut pas se dédouaner de ses responsabilités

Montréal, le 5 mars  2024 – Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) émet d’importantes mises en garde, suite à la deuxième annonce aujourd’hui dans le cadre d’un partenariat dit « novateur » avec une fondation philanthropique pour construire des nouveaux logements sociaux pour personnes âgées autonomes, cette fois à Saint-Hyacinthe. Selon le regroupement qui fait la promotion du logement social comme clé de sortie de la crise du logement, compter sur de tels partenariats publics-privés pour réaliser et financer des logements sociaux comporte plusieurs dangers. Selon lui, cette annonce ne doit surtout pas servir de modèle. « Veut-on réellement se rendre dépendant du bon vouloir des philanthropes pour financer un programme social, surtout si c’est pour loger décemment les aîné.e.s les plus pauvres? », questionne Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU. Il s’agirait, à son avis, d’un sérieux retour en arrière.

« Tout ajout de logements sociaux dans les différentes municipalités du Québec est une bonne nouvelle. Cependant, si on veut financer des logements sociaux pour les ménages locataires aînés et les autres ayant des besoins urgents de logement, il faut le faire avec des programmes gouvernementaux qui fonctionnent. Si les riches veulent contribuer à ces programmes, la meilleure façon de le faire serait par une fiscalité plus progressive qui rendrait plus de fonds disponibles dans les coffres de l’État pour les programmes sociaux comme le logement social », commente Véronique Laflamme. La porte-parole rappelle que ces fondations philanthropiques bénéficient de mesures fiscales avantageuses comme les crédits d’impôt pour les dons à la fondation et l’exemption totale pour les rendements de placements, qui privent les finances publiques de revenus qui pourraient servir à des mesures visant à renforcer durablement le filet social.

Si le FRAPRU convient que la cession de 1000 logements pour du logement social à des offices et des OSBL d’habitation est une bonne nouvelle, il estime que ce sont des programmes gouvernementaux dédiés au logement social et financés adéquatement, dont un programme de logements publics, qui s’imposent pour s’attaquer au problème de la pénurie persistante de logements sociaux. Selon l’organisme, il est également nécessaire de fixer des objectifs clairs de développement sur plusieurs années et garantir une pérennité du financement gouvernemental. « On dirait que Québec fait exprès de montrer que ça marche mieux quand c’est le privé qui a le contrôle des projets », s’exclame Véronique Laflamme.

Le FRAPRU s’inquiète des dérives de la ministre France-Élaine Duranceau qui, depuis son arrivée en poste, favorise le financement de projets de logements sociaux et communautaires hors-programmes, tout en refusant d’améliorer les programmes gouvernementaux pour qu’ils permettent de réaliser plus rapidement les logements sociaux. Cette façon de faire laisse trop de place aux choix politiques discrétionnaires, voire au favoritisme, selon le regroupement. Il questionne d’ailleurs le fait p que ce soit le philanthrope Luc Maurice qui ait choisit les municipalités qui accueilleront des projets de logements sociaux financés en bonne partie par les gouvernements.

Le FRAPRU ajoute que « pour sortir de la crise du logement, il faut absolument doubler le nombre de logements sociaux à moyen terme », en disant espérer que cet objectif sera au cœur du plan d’action gouvernemental en habitation promis par le gouvernement caquiste depuis plusieurs mois. Sa porte-parole avertit toutefois que « pour y arriver, il va falloir des investissements gouvernementaux conséquents et un financement stable. C’est un le bon choix politique et fiscal à faire et Québec en a les moyens ! »

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Pour plus d’informations :

Véronique Laflamme, FRAPRU : 418 956-3403 (cell.)