Montréal, le 6 décembre 2024 – Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) a présenté ce matin son mémoire Pour lutter contre la crise : la clé, c’est le logement social dans le cadre des consultations publiques sur la révision du Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). Le regroupement de défense du droit au logement appelle la CMM à adopter une approche ambitieuse en visant un minimum de 20% de logements sociaux, sans but lucratif, afin de répondre aux besoins des ménages locataires les plus durement touchés par la crise.
La situation du logement continue de se détériorer dans le Grand Montréal. Les logements disponibles sont rares, les loyers ont explosé et les locataires contraints de déménager se retrouvent souvent démunis. Sur le territoire de la CMM, 109 840 ménages locataires ont des besoins impérieux de logements, c’est-à-dire qu’ils vivent dans des logements trop chers, trop petits ou en mauvais état avec un revenu annuel médian de 22 200$.
Le FRAPRU s’inquiète de l’approche de la CMM, qui mise d’abord sur une augmentation globale de l’offre de logement pour répondre à la crise. Une telle stratégie, lorsqu’elle est menée sans contrôle des prix, contribue à la croissance globale du coût des loyers. Selon le FRAPRU, la CMM semble miser à tort sur le logement abordable pour assurer l’abordabilité dans le Grand Montréal. Le regroupement déplore l’absence d’une cible claire pour le logement social et communautaire et rappelle que le qualificatif abordable est très flou et élastique. Certains programmes de logements « abordables » contribuent à des logements privés trop chers qui ne correspondent pas à la capacité de payer des ménages locataires mal-logés.
« Nous sommes déçu de constater que la CMM se dote d’une cible de 20% de logements sociaux et abordables », déplore Catherine Lussier, coordonnatrice du FRAPRU. « Si la CMM veut réellement améliorer le sort des locataires de son territoire, c’est du logement social qu’il faut développer en priorité pour s’assurer de répondre minimalement aux besoins les plus criants ». Pour le FRAPRU, le logement social inclut les coopératives d’habitation, les organismes sans but lucratif (OSBL) d’habitation, et le logement public, comme les habitations à loyer modique (HLM). Ces formules de logement offrent des solutions durables, réellement abordables et adaptées aux ménages à faible et modeste revenus, actuellement exclus du marché locatif. Les différents paliers de gouvernement doivent aussi se fixer des cibles claires et ambitieuses, prévoir un financement suffisant et mettre en place une série de mesures pour assurer le développement de logements sociaux de qualité, répondant à une diversité de besoins et en nombre suffisant, mais le milieu municipal ne doit pas attendre pour se fixer des objectifs clairs et ambitieux de développement dans leur planification. « La CMM doit revoir ses ambitions pour fixer une cible claire de 20 % de logements sociaux dans l’ensemble de ces secteurs », conclut madame Lussier.
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Pour informations :
Catherine Lussier, FRAPRU: 514 231-2309 (cell.)