Montréal, le 16 avril 2025 – Les membres du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) du Grand Montréal font du bruit ce soir devant la maison de Radio-Canada où se tient le débat des chefs. Les militantes et militants pour le droit au logement demandent des engagements chiffrés de développement du logement social qui font défaut à ce jour. « L’objectif est de faire entendre l’urgence des besoins. Il reste plus de 10 jours à la campagne électorale et on s’attend à ce que les partis clarifient leurs engagements avec des objectifs clairs et chiffrés en matière de logement social » explique Catherine Lussier, coordonnatrice du FRAPRU.
À mi-campagne, le FRAPRU est déçu du peu de place accordée aux graves problèmes vécus par les locataires et les personnes en situation d’itinérance par les chefs, en particulier ceux des deux partis risquant de former le prochain gouvernement. Selon le FRAPRU, ces derniers ont largement instrumentalisé la crise du logement à des fins électoralistes, donnant lieu à des promesses centrées sur l’accès à la propriété, soit sur les promoteurs privés alors que les besoins urgents des locataires ont été complètement ignorés. « Il n’y a pas d’engagements concrets des 2 partis en tête de course », martèle Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU. « Le Parti libéral et le Parti conservateurs parlent soit de logements abordables, soient de logement tout court, sans préciser combien seront des logements réellement abordables de façon pérenne sous forme de logements sociaux »
« On craint vraiment que, sans engagements clairs en matière de logement social, le fédéral ne contribue davantage au problème qu’à la solution », insiste Catherine Lussier, coordonnatrice du FRAPRU. Dans les dernières années, la majorité des logements financés par les programmes fédéraux se sont avérés être des logements privés très chers, qui ont contribué à l’inflation importante dans le coût des loyers.
Par le passé, le fédéral a fait une grande différence dans la construction d’un patrimoine collectif de logements sociaux au Québec, autant sous forme de coopératives d’habitation, d’OSBL d’habitation que de HLM. Avant de se retirer du financement à long-terme en 1994, Ottawa a permis de faire progresser la part occupée par le logement social sur le parc locatif québécois de 0,5% à 9,5%, rappelle le FRAPRU. « Le gouvernement canadien a les moyens financiers de contribuer à une réelle sortie de crise. Il pourrait faire doubler de nouveau la part occupée par le logement social à condition de concentrer toutes les ressources qu’il consacre au logement, autant par ses prêts que ses subventions et ses terrains excédentaires, au logement sans but lucratif », soutien Véronique Laflamme. À l’instar de plusieurs groupes à travers le Canada, le FRAPRU demandent le financement de 500 000 logements sociaux et communautaires en 10 ans, ce qui en ferait au moins 112 000 au Québec.
Pour un aperçu de la synthèse des engagements pris à ce jour en matière de logement, on peut consulter la compilation effectuée par le FRAPRU.
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Informations et demandes d’entrevues :
Véronique Laflamme, FRAPRU : 418 956-3403 (cell.)
Catherine Lussier, FRAPRU : 514 231-2309 (cell.)