Le ministre des Finances, Joe Oliver, n’avait même pas encore eu le temps de confirmer que le gouvernement fédéral est bel et bien entré dans une nouvelle ère de surplus budgétaires que Stephen Harper commençait déjà à les dilapider au profit des mieux nantis.
Le 29 octobre, le premier ministre du Canada annonçait l’instauration d’un nouveau crédit d’impôt permettant aux couples avec enfants de fractionner leurs revenus. Cette mesure permettra à la personne ayant le plus haut revenu au sein d’un couple d’en « refiler » jusqu’à 50 000 $ aux fins de l’impôt à celle qui en a un plus bas. Cette mesure, déjà en vigueur pour les couples retraités, permettra à la famille d’économiser jusqu’à 2000 $ d’impôt sur le revenu. Un tel privilège fiscal, présenté comme une mesure d’aide aux familles, ne profitera en rien à celles à revenu faible ou modeste, de même qu’aux familles monoparentales. De plus, des groupes féministes la considèrent comme un moyen additionnel de convaincre les femmes, qui ont habituellement les plus bas revenus, de rester au foyer.
Son instauration devrait priver le gouvernement fédéral de 2,4 milliards $ en 2014-2015 (elle est rétroactive) et de 1,9 milliard $ en 2015-2016. Toutes ces sommes n’auraient-elles pas été plus utiles, si elles avaient été investies dans la lutte contre les problèmes de logement et d’itinérance ou si elles avaient servi à bonifier les transferts aux provinces pour la santé et les programmes sociaux?
Photo: Partager la richesse ? Stephen Harper fait le contraire (photo : André Querry).