Montréal, le 22 mars 2016 – Même si le Front d’action populaire en réaménagement urbain salue les investissements annoncés en habitation, il n’est pas totalement satisfait du budget présenté aujourd’hui par le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau. François Saillant, coordonnateur du FRAPRU, le commente en ces termes : « Durant la campagne électorale, le Parti libéral de Justin Trudeau a créé de très grandes attentes. Le budget ne livre qu’une partie de la marchandise. De plus, il ne prévoit que des sommes minimes et temporaires de 30 millions $ sur deux ans pour le problème le plus urgent : la fin des subventions fédérales toujours versées à 530 000 logements sociaux existants, dont 24 000 pour lesquels elles se termineront en 2016 ».
Selon M. Saillant, « le budget prévoit une aide temporaire pour les locataires à faible revenu qui demeurent dans des coopératives et des organismes sans but lucratif en habitation qui sont présentement sous la responsabilité de la Société canadienne d’hypothèques et de logement, mais absolument rien pour la poursuite des subventions aux Habitations à loyer modique (HLM) et aux autres logements réalisés en vertu d’ententes fédérales-provinciales ». Il ajoute que la fin progressive de ces subventions créera une pression grandissante sur les finances des provinces et notamment du Québec où 87 500 logements, tous habités par des locataires à très faible revenu, sont concernés. Cela pourrait entre autres entraîner une hausse du loyer payé actuellement par ces locataires.
Le FRAPRU note cependant avec satisfaction que 574 millions $ sont prévus pour la rénovation énergétique et d’économie d’eau dans les logements sociaux existants.
Quant aux investissements dans de nouvelles habitations, le FRAPRU applaudit la décision de doubler le financement de l’investissement actuel dans le logement abordable et de prévoir un budget spécifique de 200 millions $ en deux ans pour le logement des aînés. Il aurait toutefois souhaité que ces investissements soient plus substantiels et qu’ils servent directement à la réalisation de logements sociaux, qui représentent la seule façon d’assurer qu’ils soient pleinement « abordables ».
L’organisme partage la volonté du gouvernement Trudeau d’élaborer une stratégie complète sur le logement, mais il ne voudrait pas que celui-ci s’en serve comme excuse pour retarder indûment des investissements plus importants. Il rappelle à cet égard que 1 550 000 ménages canadiens ont, aux dires mêmes du gouvernement fédéral, des besoins impérieux en matière de logement.
Plus d’argent pour l’itinérance et pour les communautés autochtones
Le FRAPRU se réjouit que le budget ait augmenté de manière marquée les sommes versées à la Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance qui n’avaient pas été indexées depuis plus de quinze ans. Il se joint cependant au Réseau SOLIDARITÉ Itinérance Québec pour presser Ottawa de recommencer à financer la diversité d’interventions communautaires nécessaire pour combattre et prévenir l’itinérance sous toutes ses formes.
Le FRAPRU se dit aussi satisfait que le gouvernement libéral ait donné suite aux engagements de travailler à l’amélioration des conditions de vie dans les communautés autochtones. Il consacrera notamment 739 millions $ additionnels en deux ans au logement dans les communautés des Premières nations, dans les communautés inuites (dont celles du Nunavik, au Nord du Québec qui recevront 50 millions $), ainsi que dans les communautés nordiques. Il espère cependant que ce ne sera qu’un début et que d’autres investissements seront annoncés prochainement.
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