Québec, le 12 décembre 2016 – Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) a profité de la dernière de 18 rencontres gouvernementales de consultation sur une nouvelle approche d’intervention en habitation pour demander au gouvernement Couillard de respecter le très large consensus qui s’est dégagé, durant cette tournée, en faveur de la préservation, de l’amélioration et de la bonification du seul programme de financement de nouveaux logements sociaux au Québec, AccèsLogis. Le FRAPRU a fait cette demande lors d’un rassemblement organisé, avant la rencontre de consultation, par ses groupes membres de la Capitale nationale. Il l’a répété lors de la rencontre elle-même.
Un « programme précieux et indispensable »
Depuis juin 2016, M. Norbert Morin, l’adjoint parlementaire du ministre des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire, Martin Coiteux, et la Société d’habitation du Québec ont parcouru les 17 régions administratives du Québec pour entendre l’ensemble des intervenants sur les moyens de mieux adapter les interventions gouvernementales aux besoins actuels et aux réalités des différentes régions.
Selon le FRAPRU, partout au Québec, la grande majorité des organismes qui se sont fait entendre ont défendu la nécessité de préserver AccèsLogis présenté comme un programme « précieux et indispensable ». Ils ont cependant ajouté qu’il devait être amélioré à plusieurs niveaux, notamment pour tenir compte des coûts actuels sur le marché immobilier, pour le rendre plus flexible et mieux adapté aux diverses réalités régionales, pour augmenter le pourcentage de ménages à faible revenu ayant accès aux logements réalisés, ainsi que pour assurer la pérennité des logements sociaux développés. Les divers intervenants ont également réclamé que le nombre de logements sociaux financé avec AccèsLogis soit sérieusement augmenté pour mieux répondre aux besoins des 270 300 ménages locataires québécois, dont 23 500 à Québec même, qui ont des besoins impérieux de logement, ce qui les rend éligibles à un logement social subventionné.
Comme plusieurs autres organismes, le FRAPRU conteste le choix du gouvernement Couillard de financer 5800 suppléments au loyer privé au détriment d’AccèsLogis. Lors des budgets de mars 2005 et mars 2006, à peine 1500 nouveaux logements sociaux ont été financés avec ce programme, alors que ce nombre était jusque là de 3000. Le porte parole des groupes de Québec, Nicolas Lefebvre-Legault du FRAPRU, précise : « Le supplément au loyer, qui consiste à louer des logements vacants sur le marché privé de l’habitation pour y faire entrer des ménages en demande de logement social, ne peut d’aucune façon remplacer le logement social. Il n’offre qu’une aide temporaire, d’une durée de cinq ans, aux locataires. Il ne crée pas de nouveaux logements, alors qu’il manque de grands appartements pour les familles dans plusieurs coins du Québec, il n’améliore pas l’habitabilité des logements et il ne joue aucun rôle dans revitalisation de milieux de vie en difficulté. Un programme comme AccèsLogis permet au contraire tout cela, en ayant de surcroît d’importantes retombées économiques et en étant créateur d’emplois ».
Préserver la nature communautaire du programme
Le FRAPRU insiste, par ailleurs, pour que le programme AccèsLogis continue de s’appuyer sur des initiatives de groupes communautaires bien implantés dans leurs milieux respectifs. Nicolas Lefebvre-Legault explique : « Le Québec a développé une approche unique permettant aux comités de citoyens et de citoyennes, aux comités logement, aux associations de locataires et à d’autres groupes d’être à l’origine même des projets de logements coopératifs et sans but lucratif. Ceux-ci sont par la suite réalisés en collaboration avec d’autres organismes communautaires, les groupes de ressources techniques (GRT). Cette approche a fait ses preuves et doit donc être préservée, en s’assurant que les groupes qui s’impliquent ainsi dans le développement du logement social continuent à être financés pour ce faire, comme c’est le cas présentement avec AccèsLogis ».
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