Québec, le 10 décembre 2017 — Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) salue les sommes que le gouvernement ajoute au programme AccèsLogis, dans le cadre de son Plan d’action gouvernemental pour l’inclusion économique et la participation sociale 2017-2023. Si les nouveaux investissements s’avèrent suffisants pour refléter les coûts actuels de la construction, ce que le regroupement voudrait voir validé, « cela devrait permettre la réalisation de 7000 logements sociaux déjà annoncés, jusqu’à maintenant impossibles à livrer, faute d’un financement public suffisant », indique Véronique Laflamme, la porte-parole du regroupement. Le FRAPRU souligne cependant l’absence d’annonce concernant la réalisation de nouveaux logements sociaux et l’insuffisance des mesures destinées aux personnes itinérantes.
Compte tenu de la place démesurée qu’occupe le logement dans le budget des ménages à faible revenu, le regroupement espère toutefois que la révision promise d’AccèsLogis se fasse sans tarder. « Québec constate que plus du tiers des ménages locataires doivent consacrer plus de 30 % de leur revenu pour se loger », relève madame Laflamme. « Avec la diminution récente des taux d’inoccupation dans les logements locatifs, les choses risquent d’empirer, parce que les loyers vont monter », prévoit-t-elle. Selon le FRAPRU, pour répondre aux besoins les plus urgents et pour fournir des logements décents et véritablement abordables aux ménages à plus faible revenu, le gouvernement doit absolument investir dans la réalisation 50 000 logements sociaux au cours des cinq prochaines années. « Les importants surplus budgétaires et les sommes annoncées par le fédéral, dans la Stratégie canadienne sur le logement, le mois dernier, rendent cela tout à fait possible », ajoute-t-elle.
S’il apprécie également le rehaussement des prestations versées aux personnes ayant des incapacités sévères à l’emploi, le FRAPRU dénonce avec véhémence que les prestations de celles dites « aptes à l’emploi », mais incapables de se trouver un travail, soient maintenues à leur niveau actuel. « Qui peut se loger et se nourrir avec moins de 700 $ par mois ? », interroge-t-elle. « On accule les gens à vivre des dénis de leurs droits à la santé et à l’éducation, au quotidien ; ça va à l’encontre du principe d’aide de dernier recours », s’insurge-t-elle.
Que ce soit pour bonifier AccèsLogis ou pour garantir un niveau de vie suffisant à toutes les citoyennes et à tous les citoyens, le FRAPRU juge que le Québec doit entreprendre sans plus attendre une révision en profondeur de sa fiscalité, tant pour abolir les multiples avantages consentis aux contribuables plus fortunés, que pour contrer l’évitement fiscal et l’évasion fiscale, « qui, à eux seuls, privent l’État québécois de presque 2 milliards $, à chaque année », précise la porte-parole.
Enfin, le FRAPRU apprécie les sommes qui seront ajoutées en soutien aux groupes de défense collective des droits, notamment les comités logement qui font la promotion des droits des locataires et du logement social. « Ça reste insuffisant compte tenu de l’absence d’indexation de leurs subventions depuis une vingtaine d’années, mais c’est un pas dans la bonne direction », conclut-elle.
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