Tout le mois de septembre, des militantes et militants pour le droit au logement ont marché les 560 km reliant Ottawa et Québec. Si on compte toutes les personnes qui se sont jointes aux 200 marcheurs et marcheuses, à un moment ou à un autre, ce sont des centaines de personnes qui auront pris part à cette grande marche de 28 jours. Événement le plus ambitieux des 40 ans d’histoire du FRAPRU, De villes en villages pour le droit au logement visait à mettre en lumière les graves dénis du droit au logement qui sévissent, partout au Québec, et à réclamer des engagements ambitieux de la part des gouvernements afin d’y mettre un terme
En plus des centaines d’appuis obtenus d’organisations, tant québécoises que canadiennes et internationales, en cours de route, la marche du FRAPRU a également reçu le soutien de la population, de municipalités, de maires de villages, d’organisations communautaires, syndicales et religieuses de divers horizons.
Le détails des activités de la marche et sa programmation peuvent toujours être consultée dans la section dédiée et on peut avoir une aperçu de la motivation des militantes et militants pour le droit au logement en visionnant une vidéo tournée lors de la manifestation de clôture.
La marche a traversé plus d’une soixantaine de villes et villages du Québec. Une carte web illustre son itinéraire:
La marche « De villes en villages pour le droit au logement » visait à :
- rendre visible les problèmes des personnes mal-logées;
- renforcer les solidarités entre locataires, avec la population et les groupes alliés du mouvement pour le droit au logement ;
- obtenir des gouvernements fédéral et québécois des investissements suffisants pour répondre aux besoins les plus urgents, c’est-à-dire réaliser, au Québec, 50 000 nouveaux logements sociaux, en 5 ans.
Le droit au logement est malmené
Selon le recensement de 2016, 244 120 ménages locataires ménages locataires du Québec ont des besoins impérieux de logement parce qu’ils vivent dans des logements trop chers, en mauvais état, voire insalubres, ou trop petits. Ces mauvaises conditions de logement ont des impacts directs sur leur sécurité, leur santé et la pleine jouissance de leurs droits.
Les gouvernements n’investissement pas à la hauteur des besoins
Depuis 5 ans, seulement 9953 nouveaux logements sociaux on été livrés au Québec, alors que près de 40 000 ménages sont inscrits sur une liste d’attente pour un logement public (HLM), sans compter tous ceux espérant obtenir un logement dans une coopérative ou un OSBL d’habitation.
En 2018, Québec n’a budgété que 273 millions $, pour réaliser 3000 nouveaux logements sociaux, malgré des surplus de 4,4 milliards $ l’année précédente et une remise de 2,3 milliards $ en baisses d’impôts. Son manque d’investissements dans le logement social n’est donc pas un problème d’argent, mais bien de volonté politique.
Du côté d’Ottawa, la majorité des sommes allouées dans la Stratégie canadienne sur le logement seront dépensées après les élections, dans un deuxième mandat hypothétique du gouvernement Trudeau. Il fait attendre inutilement les ménages mal-logés et les personnes sans-abris. On ne sait pas quelle part sera allouée au développement de nouveaux logements sociaux et à l’aide aux ménages à faible revenu.
Pourquoi marcher 560km pour le droit au logement?
Après 28 jours de marche, à relai ou en continu, les marcheurs et marcheuses ont rédigé une déclaration commune expliquant leurs motivations et leurs revendications.
Dans le cadre de sa campagne Le logement un droit, le FRAPRU est allé, à la fin de l’été 2017, dans 5 villes, pour recueillir des informations sur l’état du droit au logement et des témoignages de ménages mal-logés. Des dizaines de locataires ont témoigné de leurs besoins criants d’un logement adéquat et abordable. Une vidéo réalisée par Les Alters Citoyens donne un aperçu des témoignages recueillis à cette occasion et des conséquences du mal-logement sur les premières personnes concernées. La vidéo, de 5 minutes est sur You Tube.