Louiseville, le 21 septembre 2018 – La grande marche du FRAPRU partie d’Ottawa le 2 septembre sous le thème De villes en villages pour le droit au logement est arrivée en Mauricie à son 380ème kilomètre, hier soir. Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), la Fédération des femmes du Québec (FFQ), l’R des centres de Femmes, le Regroupement québécois des Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS), le Réseau des tables régionales de groupes de femmes du Québec, le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale (RMFVVC), le Centre d’éducation et d’action des femmes (CÉAF) et la Table de concertation des femmes de la Mauricie se sont réunis afin de mettre en lumière les dénis de droit au logement vécus par les femmes, à l’occasion d’une journée thématique. Les regroupements, leurs membres, les marcheurs et les marcheuses sont ainsi plus d’une centaine de personnes à marcher tout au long de la journée, pour revendiquer que Québec et Ottawa investissent dans le logement social à la hauteur des besoins criants, notamment pour les femmes, plus nombreuses à y avoir recours.
Selon le recensement de 2016, « les écarts de revenu entre hommes et femmes persistent. Du coup, on constate que les ménages locataires dont le principal soutien financier est une femme sont toujours plus à risque d’être mal logés que lorsque c’est un homme. on en compte 248 485 qui doivent ainsi consacrer 30 % et plus de leur revenu au logement, au détriment de leurs autres besoins essentiels, tel que l’alimentation, la santé, ou encore l’éducation des enfants. Pour les femmes itinérantes pour lesquelles il manque carrément de ressources, c’est leur sécurité qui est menacée au quotidien. C’est tout simplement inacceptable dans une société riche comme la nôtre ! », s’indigne Véronique Laflamme, porte parole du FRAPRU. « Rien qu’en Mauricie, il y a 8535 ménages locataires et cheffes de famille dans cette situation », ajoute Joanne Blais, de la Table de concertation des femmes de la Mauricie. Gabrielle Bouchard, de la FFQ, souligne de son côté que « la situation est encore pire pour les femmes plus pauvres, racisées, autochtones, en situation de handicap ou encore les cheffes de familles monoparentales, nombreuses à vivre la discrimination envers leurs enfants ! ».
Les femmes sont aussi trop nombreuses à ne pas être en sécurité dans leur logement, tant elles sont nombreuses à y vivre du harcèlement, des violences ou encore des agressions sexuelles. Depuis 2014, la campagne contre les violences faites aux femmes locataires, à laquelle le FRAPRU participe, lève le voile sur les agressions sexuelles et le harcèlement commis par des propriétaires, gestionnaires de logement, concierges, co-chambreurs ou voisins. « Les femmes se retrouvent prisonnières de l’endroit qui devrait être leur hâvre de paix, trop souvent contraintes à se taire en raison de leur précarité et de la loi du silence, par peur de perdre leur logement », s’insurge Marie-Ève Desroches du CÉAF, au nom de la campagne nationale contre les violences sexuelles faites aux femmes locataires. La situation des femmes victimes de violences conjugales n’est guère meilleure. « Près de 85% des 42 maisons membres du RMFVVC constatent que les femmes victimes de violence conjugale qui y séjournent font face à de la discrimination au moment de louer un logement. La possibilité d’avoir accès à un logement à loyer modique peut constituer un élément important dans la difficile décision que doivent prendre les victimes de violence conjugale de quitter leur conjoint violent », souligne Louise Lafortune, du RMFVVC. Stéphanie Tremblay renchérit: « Les problèmes rencontrés par les femmes locataires peuvent complexifier l’expérience des survivantes. Lutter contre la violence sexuelle et soutenir les victimes, c’est donc aussi se mobiliser pour le droit au logement, comme nous le faisons en cette Journée d’action contre la violence sexuelle faite aux femmes (JACVSFF) ».
Pour toutes ces raisons, il est donc évident qu’une solution concrète et efficace pour les femmes qui vivent trop souvent des dénis de leur droit au logement, c’est du logement social, qui est la formule la plus complète et la plus permanente d’aide au logement, celle dont les retombées sociales sont les plus importantes. « Pourtant il en manque cruellement ! Les délais d’attente et le manque de logements sociaux est un problème que constatent les centres de femmes quotidiennement. », dénonce Stéphanie Vallée, de l’R des centres de femmes. Ainsi, comme l’exprime Marie-Andrée Gauthier du Réseau des tables régionales de groupes de femmes du Québec: « il est impératif que Québec mette en œuvre des politiques sociales qui permettront aux femmes de garantir leur accessibilité aux besoins essentiels de base et ainsi d’assurer leur autonomie économique. Le logement social est le levier nécessaire pour y arriver ! »
« C’est parce que le logement social est vital pour les femmes que nous marchons aujourd’hui, de Maskinongé à Yamachiche en passant par Louiseville, déterminées à obtenir des engagements et des actions concrètes en matière de logement social, notamment pour les femmes! », conclu la porte-parole du FRAPRU. Des activités sont également prévues tout au long de la journée, tel que la visite du musée éphémère, à Louiseville sur l’heure du dîner.
Les regroupements soulignent que leur action commune ne s’arrête pas à la journée du 21 septembre. Des activités sont également organisées par les groupes de femmes locaux tout au long de la marche du FRAPRU et un contingent Femmes et logement est prévu, lors de la manifestation de clôture, le 29 septembre, à Québec.
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Informations et demandes d’entrevue avec les portes paroles: Céline Magontier (514) 850-1431 (du FRAPRU) – celine@frapru.qc.ca
À propos du FRAPRU : Le FRAPRU est un regroupement québécois pour le droit au logement. Le FRAPRU est aussi actif sur les enjeux d’aménagement urbain, de lutte contre la pauvreté et de promotion des droits sociaux. Il est présentement composé de quelque 148 groupes membres, dont 28 sont au cœur de son travail et de sa vie démocratique.
À propos de la Fédération des femmes du Québec (FFQ) : La FFQ voit le jour en 1966, à l’initiative de Thérèse Casgrain, pour défendre les intérêts et les droits des femmes par la lutte collective. L’objectif de départ : regrouper, sans distinction de race, d’origine ethnique, de couleur ou de croyance, des femmes et des associations pour coordonner leurs activités dans le domaine de l’action sociale. Aujourd’hui, la FFQ est un organisme non partisan de défense collective des droits des femmes, d’éducation et d’action politique, qui offre aux féministes un espace démocratique de militantisme et d’action, d’analyse et de réflexion, de débat, de formation, de concertation en solidarité avec les femmes au Québec, au Canada et à travers le monde, qui créent des alternatives aux systèmes d’oppression les affectant.
À propos de l’R des centres de Femmes : L’R des centres de femmes du Québec est l’un des plus grand réseau féministe d’action communautaire autonome du Québec. L’R c’est la somme des 87 centres membres, regroupés régionalement en 15 tables régionales de centres de femmes. L’R c’est aussi plusieurs comités de travail où s’impliquent des représentantes de centres d’un peu partout au Québec agissant sur de nombreux enjeux qui touchent particulièrement les femmes, dont le droit au logement, la lutte aux politiques d’austérité, la pauvreté et l’appauvrissement des femmes, la privatisation et tarification du système de santé, la violences faites aux femmes.
À propos du RQCALACS : Le RQCALACS est un organisme féministe à but non lucratif qui réunit 26 centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) qui se trouvent partout à travers le Québec. Depuis 1979, le RQCALACS mobilise les personnes et les groupes dans la lutte aux agressions à caractère sexuel afin de susciter des changements sociaux, légaux et politiques. Les CALACS membres du RQCALACS s’adressent aux femmes et aux adolescentes victimes d’agressions à caractère sexuel, récentes ou passées, ainsi qu’à leurs proches. Pour prévenir et lutter contre la violence sexuelle sous toutes ses formes, les CALACS interviennent dans trois volets d’action : l’aide directe, la prévention et la défense de droit.
À propos du Réseau des tables régionales de groupes de femmes du Québec : Le Réseau des Tables régionales de groupes de femmes regroupe les dix-sept Tables régionales de groupes de femmes. En tant qu’organisme féministe de défense collective des droits des femmes, il porte auprès des instances nationales les réalités régionales et prend position dans une perspective d’égalité entre les sexes et de plus grande justice sociale.
À propos du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale : Regroupant 42 maisons d’aide et d’hébergement au Québec, le RMFVVC, par sa mission d’éducation, de sensibilisation et de défense de droit, contribue à faire évoluer les lois et les politiques afin de rendre plus adéquates les mesures de protection pour les femmes et enfants victimes de violence conjugale. Dans une perspective de prévention, il déploie un éventail de stratégies pour aider tous les acteurs de la société québécoise à mieux comprendre, dépister et agir en matière de violence conjugale.
À propos du Centre d’éducation et d’action des femmes (CÉAF) : Le CÉAF est un organisme à but non lucratif fondé en 1972 qui a pour mission de briser l’isolement des femmes et de leur permettre d’entreprendre avec d’autres femmes un processus visant l’autonomie et la prise en charge tant sociale, économique qu’affective et de susciter l’implication dans le milieu.
À propos de la Table de concertation des femmes de la Mauricie : La Table de concertation du mouvement des femmes de la Mauricie est un regroupement régional féministe de défense collective des droits qui a pour mission de favoriser la concertation et d’agir sur les questions mettant en jeu les intérêts et les conditions de vie des femmes.