Avancer pour le droit au logement
Du 2 au 29 septembre, le FRAPRU a organisé une grande marche reliant Ottawa à Québec, un évènement inédit dans ses 40 ans d’histoire. Le trajet n’était pas anodin : l’objectif était d’interpeler les gouvernements du Canada et du Québec pour les urger d’agir!
Les préparatifs de la marche ont été entamés dès l’adoption de cet évènement d’envergure, au congrès du FRAPRU de juin 2017. Pendant plusieurs mois, le comité organisateur et ses sous-comités ont travaillé d’arrache-pied pour mettre en branle cet ambitieux mois de mobilisation. Le défi était de taille : mobiliser, faire connaître nos revendications, repérer des hébergements solidaires, cuisiner des repas santé, trouver des organismes pouvant en offrir, et coordonner le transport des troupes provenant de plusieurs régions du Québec. Pour mener à bien cette aventure, nous avons pu compter sur l’appui politique et matériel de 9 organisations internationales, 46 regroupements nationaux et près de 600 organisations régionales et locales, de l’Abitibi à la Gaspésie! Clairement, nous ne sommes pas seulEs à croire au droit au logement.
Tout au long du chemin : mobilisation et accueil
Au total, plus de 200 personnes différentes se sont inscrites, dès juin 2018, pour participer à un tronçon d’une journée, quelques jours, une semaine ou même la marche en entier, et ce, sans compter les centaines de personnes qui se sont jointes aux mobilisations régionales et nationales à Ottawa, Montréal, et Québec et aux mobilisations locales à Lachute, Laval, Châteauguay, Sorel, Lanaudière, Louiseville et Trois-Rivières.
Le 2 septembre, nous décollions! Partant de la Colline parlementaire, plusieurs centaines de personnes ont traversé le pont Alexandra pour se rendre à Gatineau et dîner, sous la pluie battante, au Parc Jacques-Cartier. Mais comme nous l’avons vu pendant la marche, la pluie n’allait pas nous arrêter!
De Gatineau à Cap-Rouge, nous avons traversé les régions de l’Outaouais, des Basses-Laurentides, de Laval, de Montréal, de la Montérégie, de Lanaudière, de la Mauricie et de la Capitale-Nationale. Partout sur notre chemin, nous avons été accueilliEs, hébergéEs et nourriEs par des organismes communautaires, des syndicats, des municipalités, des OSBL d’habitation, des paroisses, des écoles primaires et un CÉGEP.
Nous avons également organisé diverses activités locales, tout au long du mois, dont des journées thématiques avec nos alliés locaux et nationaux sur les enjeux de l’itinérance, du droit à une saine alimentation, de l’alphabétisation, du logement accessible, de la santé mentale, de l’accès au logement pour les familles, de l’insalubrité, des femmes, du droit au logement des personnes aînées et pour le droit à un revenu suffisant.
Le 29 septembre, à l’aube des élections générales et de la Journée mondiale de l’habitat, après 28 jours de marche, plus de 560 km traversés et des centaines d’ampoules aux pieds, nous sommes finalement arrivéEs à Québec. Près de 500 personnes se sont alors jointes aux marcheurs et marcheuses pour parcourir les derniers kilomètres entre les Plaines d’Abraham et l’Assemblée nationale où nous avons fait résonner les voix des mal-logéEs.
Le droit au logement rayonne partout à travers la province
En parallèle à cette grande virée pour le droit au logement, des comités logement et associations de locataires qui ne se trouvaient pas directement sur le trajet ont pu faire rayonner nos revendications à travers le projet Lumière sur le droit au logement, mené avec l’artiste Claude Majeau. À Rimouski, Rouyn-Noranda, Gatineau, Montréal, Longueuil, Saguenay, Trois-Rivières et Sherbrooke, la création de lanternes géantes mettant en scène les graves problèmes de logement vécus par les locataires et leurs impacts a permis à plusieurs dizaines de militantEs d’user de leur créativité pour revendiquer plus de logement social.
Et maintenant?
La marche De villes en villages pour le droit au logement a permis de nouer des alliances et construire de nouvelles solidarités pour continuer la lutte, car – malheureusement – celle-ci n’est pas terminée. Face à un nouveau gouvernement au Québec et au sur-place libéral à Ottawa, la mobilisation est des plus essentielle pour améliorer la situation des mal-logéEs. Ensemble, continuons d’avancer !
par Émilie E. Joly, organisatrice communautaire au FRAPRU