Campagne électorale fédérale: Le FRAPRU attend Pierre Poilievre à Québec

Québec, le 26 mars 2025 – Alors que les locataires de la capitale nationale comme ailleurs au Québec et au Canada sont durement affectés par la cherté du prix des loyers, ce soir des membres de groupes de défense du droit au logement de Québec attendaient le chef conservateur devant un «Rassemblement du gros bon sens » à Québec. Avec le FRAPRU, ils et elles lui demandent ce qu’il propose concrètement aux locataires pour sortir durablement de la crise du logement.

« La crise du logement, qui affecte les locataires, est trop violente pour qu’elle ne s’impose pas comme un des enjeux majeurs de la campagne électorale qui s’amorce ». C’est en ces termes que Véronique Laflamme, porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) explique la mobilisation de locataires et de travailleurs et travailleuses communautaires qui demandent aux partis en lice de prendre des engagements concrets. « Jusqu’ici, monsieur Poilievre a beaucoup parlé de la crise du logement, mais il n’a rien proposé de concret jusqu’à maintenant pour aider les locataires à se sortir du bourbier » commente-t-elle.

Le FRAPRU rappelle que la pénurie de logements locatifs qui continue de sévir, surtout pour les appartements à plus bas loyer laisse en plan un nombre grandissant de locataires et touche particulièrement ceux et celles à faible et modeste revenus.  Ces locataires se retrouvent face à l’insuffisance d’alternatives, soit des coopératives d’habitation, des habitations à loyer modiques ou des organismes sans but lucratif d’habitation. Le problème de l’itinérance atteint une ampleur sans précédent et, au Québec, les évictions ont été identifiées comme une des principales causes de son augmentation.

Le FRAPRU craint que le Parti conservateur ne se contente de promettre la construction d’appartements sans se soucier de leur loyer. Selon Véronique Laflamme, « il s’en trouvera pour affirmer qu’en augmentant suffisamment l’offre de logements privés, même trop chers, Ottawa contribuera à faire baisser les prix, alors que c’est tout le contraire qui se produit ». Or, selon lui, ça a été essayé dans les dernières années sans résultat probants. Celui qui se présente régulièrement comme un défenseur de la classe ouvrière contre une élite libérale déconnectée semble pourtant miser sur des mesures avantageant des propriétaires nantis, assumant une contradiction propre à la rhétorique populiste.

Le FRAPRU est  généralement déçu des initiatives mises sur pied dans le cadre de la Stratégie nationale sur le logement qu’Ottawa présente comme « un plan de plus de 115 milliards de dollars sur plus de 10 ans ». Les principales initiatives de la Stratégie ont largement servi à la construction de logements ne répondant même pas au critère d’abordabilité du gouvernement.

Pour le regroupement de défense du droit au logement, les améliorations apportées à certaines de ces initiatives dans le Plan du Canada sur le logement, présenté en avril 2024, sont arrivées trop tardivement.  Il craint cependant que même les sommes insuffisantes réservées maintenant au logement social ne soient de nouveau détournées.

C’est la raison pour laquelle le FRAPRU demande aux partis en lice de prioriser le financement de logements sociaux sous différentes formes (habitations à loyer modique, coopératives et organismes sans but lucratif d’habitation). Il s’associe donc à des organismes de tout le Canada pour réclamer la construction d’un demi-million de logements sociaux en dix ans, ce qui, au Québec, ajouterait 112 000 et permettrait de faire à nouveau progresser la part du logement social sur l’ensemble des logements locatifs qui stagne autour de 11 % présentement. Pour y parvenir, le FRAPRU demande notamment que toutes les sommes prévues dans la Stratégie nationale sur le logement et le Plan du Canada sur le logement soient réaffectés au logement social. Il veut aussi que les terrains excédentaires du gouvernement fédéral soient réservés entièrement pour du logement social. Il demande au Parti conservateur de s’engager clairement à maintenir une Stratégie fédérale sur le logement.

Le FRAPRU se désole de la surenchère de baisses d’impôts et de congés de TPS auxquels le Parti libéral et le Parti conservateur ont choisi de se livrer en début de campagne électorale. Il craint que cela mène à des choix politiques et budgétaires dont les plus vulnérables feront les frais et empêche Ottawa de financer le grand chantier de logements sociaux et communautaires revendiqué à travers le Canada.

Le FRAPRU indique que des actions seront organisées dans diverses régions du Québec, durant toute la campagne électorale afin d’interpeller les principaux partis en lice qui n’auront pas pris d’engagement en faveur du logement social.

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Pour plus d’informations

Véronique Laflamme, FRAPRU : 41 956-3403 (cell.)

www.frapru.qc.ca