Montréal, le 28 novembre 2017 – Les données contenues dans le Rapport sur le marché locatif, publié ce matin par la Société canadienne d’hypothèques et de logement, devraient convaincre les gouvernements d’accélérer les investissements dans les logements sociaux, selon le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU). « La baisse des taux d’inoccupation des logements locatifs, dans plusieurs villes, lance un signal clair sur l’urgence de mieux répondre aux besoins et de débloquer la réalisation des logements sociaux au Québec », commente Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU.
Le FRAPRU note que le taux général de logements inoccupés a diminué de 1 % au Québec et qu’il a diminué dans la presque totalité des régions métropolitaine. La baisse est majeure dans celle de Montréal où le taux d’inoccupation est retombé à 2,8%, sous le seuil d’équilibre de 3 %. « À Laval et sur l’île-de-Montréal, le taux est particulièrement bas pour les logements familiaux et les logements les moins chers », commente Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU. Pendant des années, c’est la réalisation de logements sociaux qui a soutenu l’offre de logements familiaux à Montréal, et ce n’est plus le cas » ajoute la porte-parole qui se dit inquiète d’un retour à une pénurie sévère dans les prochaines années, en particulier pour les familles. La proportion des logements inoccupés est également passé sous la barre du 3 %, à Mont-Laurier, Granby, Drummondville, Victoriaville, Val d’Or et Gaspé.
Le sort des locataires de l’Abitibi préoccupe particulièrement le FRAPRU. « Le gouvernement de Philippe Couillard a coupé les enveloppes spéciales permettant de développer des logements sociaux dans les régions éloignées, ce qui a stoppé la réalisation des projets coopératifs et sans but lucratif », commente Véronique Laflamme. Le FRAPRU cite en exemple Val d’Or, où le taux général est maintenant de 1,7 %, et Rouyn-Noranda, où il est de 1,3 % pour les logements de 3 chambres à coucher et plus et de 2,5 % pour les 2 chambres à coucher et plus. « C’est évidemment lié au boom économique, dans la région, commente madame Laflamme, « mais le gouvernement doit se préoccuper des ménages les plus pauvres, qu’ils n’en fassent encore une fois les frais », ajoute-t-elle.
Dans les grands centres, là où résident la plus grande proportion de ménages locataires, le coût des logements continue de progresser. La RMR de Québec, où le loyer moyen atteint maintenant 820 $ pour un 2 chambres à coucher, demeure la plus chère, toutes catégories confondues, suivie de Montréal et de Gatineau.
Le FRAPRU remarque également que la proportion de condominiums offerts en location continue d’augmenter à Montréal et à Québec. « Ce n’est pas sans conséquences dans les secteurs où il s’en est beaucoup construits; cela participe à exercer une pression inflationniste sur le prix des loyers du marché conventionnel, embourgeoiser les quartiers centraux et à repousser les ménages les plus pauvres loin de leur quartier et de leurs réseaux d’entraide », ajoute la porte-parole du regroupement.
Selon le FRAPRU, pour contrer les effets pervers des soubresauts du marché résidentiel et garantir le droit au logement à toutes et à tous, Québec doit investir davantage dans le logement social, non seulement parce qu’il en a les moyens, mais parce que les besoins se font sentir. « Le dernier recensement démontre que 195 645 ménages locataires québécois consacrent plus de la moitié de leur revenu pour se loger », souligne Véronique Laflamme. « Les logements familiaux recommencent à se faire rares, les coûts des loyers continuent d’augmenter, mais le nombre de logements sociaux, lui, ne bouge plus. Québec doit en prendre acte et prévoir les investissements requis dans son prochain budget », conclut-elle.
Un communiqué spécifique sur la RMR de Montréal sera publié plus tard.
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