Saint-Constant et Prévost, le 6 février 2020 — Les caravanes Pour du logement social maintenant!, organisées par le FRAPRU, se poursuivent pour une deuxième journée. Après un premier départ de Gatineau, hier, trois convois rassemblant près d’une centaine de personnes parcourront aujourd’hui et demain les routes de l’Abitibi, de la Montérégie, des Laurentides et de Lanaudière. Les bureaux de circonscription des ministres Danielle McCann, à Saint-Constant, Marguerite Blais, à Prévost, Christian Dubé, à La Prairie, Pierre Dufour, à Val d’Or, Pierre Fiztgibbon, à Terrebonne, François Bonnardel, à Granby et Caroline Proulx, à Lavaltrie, seront visités successivement. En plus de mettre en lumière les problèmes de logement rencontrés dans chacune des régions visitées, le FRAPRU fera le lien entre les responsabilités des différents ministres, de la Santé au Transport, en passant par l’Économie et le Tourisme, avec la crise du logement vécue par des centaines de milliers de personnes au Québec.
En faisant partir un convoi du bureau de la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, à Saint-Constant, le FRAPRU veut, entre autres, rappeler que l’accès à un logement décent et abordable est un déterminant fondamental de la santé. « Vivre dans un logement insalubre, de taille insuffisante ou trop cher a des conséquences néfastes sur la santé physique et/ou mentale d’une personne », rappelle Véronique Laflamme, la porte-parole du FRAPRU. C’est également en tant que responsable du dossier de l’itinérance, que le regroupement interpelle la ministre McCann. « Partout au Québec, l’itinérance visible et invisible est en hausse actuellement. Il faut agir en amont pour prévenir l’itinérance et ça passe notamment par le logement social, explique la porte-parole qui invite la ministre à intervenir auprès du Ministre des Finances qui finalise actuellement son budget ».
Pendant ce temps, une autre caravane démarrera la journée à Prévost, aux bureaux de la ministre responsable des Aînés, Marguerite Blais; elle mettra en lumière les besoins des locataires plus âgés et l’importance du logement social dans l’amélioration de la qualité de vie des plus pauvres.
Aider les petites municipalités à en faire plus
Les caravanes du FRAPRU veulent aussi attirer l’attention sur les problèmes de logement dans les plus petites villes. Toutes celles traversées aujourd’hui connaissent une rareté de logements locatifs et son corolaire, des augmentations vertigineuses de loyer. À Terrebonne, le taux d’inoccupation, dans le locatif, est de 0,6 % et le loyer moyen a augmenté de 15,5% en un an; à Saint-Constant, le taux d’inoccupation est de 0,5 % et le loyer moyen a augmenté de 13,3% entre 2018 et 2019; à Granby le taux est à 0,9 % et le loyer moyen a augmenté de 7,6%. À Val-d’Or et Saint-Hyacinthe, les taux d’inoccupation sont également très bas, à 1,4% et 0,4%, respectivement; la crise du logement qui y perdure a entraîné des hausses de loyer de 16% en trois ans.
Dans plusieurs de ces municipalités, le développement économique joue un rôle dans la rareté de logement et rend la vie difficile à ceux et à celles qui en sont exclus. Dans d’autres milieux, c’est le l’industrie touristique qui augmente la pression sur les locataires. Selon Véronique Laflamme, « vu cet effet pervers de la croissance sur les taux d’inoccupation des logements et la hausse de leurs prix, il serait normal que Québec utilise ses surplus budgétaires pour aider les locataires durement éprouvés par la pénurie, notamment en augmentant ses investissements dans le logement social. D’autant plus que les investissements dans le logement social participent à construire un patrimoine collectif dont les effets bénéfiques sont durables ».
Malgré l’importance des besoins, très peu de logements sociaux ont été construits dans les dernières années, rappelle le regroupement de défense du droit au logement. « Plusieurs municipalités ont une réelle volonté de voir des projets de logements publics, coopératifs ou sans but lucratif se réaliser dans leur milieu, mais le programme québécois AccèsLogis a été sous-financé durant 10 ans, et un important retard a été accumulé. Pour empêcher les projets d’être mis sur la glace, des municipalités ont dû allonger des sommes importantes, et d’autres ne peuvent simplement pas compenser pour l’insuffisance du financement gouvernemental », déplore Véronique Laflamme. C’est notamment le cas de Granby, où se tiendra un des rassemblements de la journée.
L’an dernier, seulement 835 nouveaux logements sociaux ont vu le jour au Québec. Moins de 3200 ont été livrés au cours des trois dernières années, dont 44 dans Lanaudière, 65 dans les Laurentides, 78 en Abitibi-Témiscamingue et 407 en Montérégie. Pourtant, dans ces régions, on compte respectivement 10 110, 15 475, 2615 et 33 845 ménages locataires ayant des besoins impérieux de logement, signale le FRAPRU. « Si on ne donne pas un vrai coup de barre, on va continuer à laisser croupir des centaines de personnes, incluant des femmes victimes de violence conjugale, des enfants et des personnes aînées, dans des conditions de logement intolérables », s’indigne la porte-parole du FRAPRU.
À quelques semaines du deuxième budget du gouvernement Legault, le FRAPRU espère convaincre les membres du gouvernement Legault d’en faire plus. Selon Véronique Laflamme, « même si les investissements pressent aussi en Santé, en Éducation, en Environnement, il faut être conscient que ne pas investir rapidement pour lutter contre la crise du logement aura des effets négatifs à long terme sur l’ensemble de la société québécoise ».
Après avoir traversé l’Outaouais, Les Laurentides, Lanaudière et La Montérégie, la cadence des caravanes du FRAPRU s’accélèrera pour la dernière journée, demain. Dix caravanes seront alors sur la route pour interpeler d’autres ministres du gouvernement québécois, dont celle responsable de l’Habitation, à Saguenay; des caravanes passeront également par Montmagny, Trois-Rivières, Drummondville et Québec. Elles se rejoindront dans la capitale, pour une manifestation qui débutera à 14h00, au parc de l’Amérique française, et se terminera devant l’Assemblée nationale.
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