En octobre dernier, le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, François Blais, a annoncé des coupes administratives à l’aide sociale. Elles étaient, à son avis, « nécessaires » pour assainir les dépenses publiques et respecter la cible de réduction du déficit de 1,75 milliard $ fixée pour 2014-2015.
Le gouvernement Couillard a annoncé des coupures s’attaquant aux plus démunis des démunis. Il a choisi de ne pas renouveler les contrats d’intégration au travail pour les personnes handicapées, de geler les suppléments pour le retour au travail et de couper le Programme d’aide et d’accompagnement social (PAAS) Action qui s’adressait aux personnes éloignées du marché du travail vivant avec différents problèmes de santé physique et mentale.
D’autres mesures de soutien au retour à l’emploi seraient aussi visées. Le gouvernement envisage de mettre fin aux programmes pour aider les jeunes, dont le programme Alternative Jeunesse visant à soutenir les moins de 25 ans dans leurs démarches d’intégration en emploi, ainsi que d’abolir certains Centres locaux d’emploi.
De plus, les médias ont alors rapporté que Blais et le premier ministre Couillard envisageaient de couper 211 millions $ additionnels dans l’aide sociale et les mesures de soutien à l’emploi. Bien qu’il ne s’agisse, pour l’instant, que d’une « hypothèse », envisager ce scénario est une honte! Trois mesures qui s’attaquent aux prestations sont discutées pour réduire les dépenses: des restrictions plus sévères sur le temps de séjour permis à l’extérieur du pays; un resserrement des règles sur le partage du logement; et la prise en compte, de nouveau, de la valeur de la résidence dans le calcul de la prestation.
Au tour de Stephen Harper
Bien que l’aide sociale soit une compétence provinciale, les attaques fusent aussi de la part du gouvernement Harper.
Une proposition d’un député conservateur qui a été ajoutée au Projet de loi budgétaire (C-43), déposé le 23 octobre dernier, viendrait restreindre l’accès à l’aide sociale pour les réfugiéEs nouvellement arrivéEs au pays. Les articles 172 et 173 de ce projet de loi modifieraient la Loi sur les arrangements fiscaux entre le gouvernement fédéral et les provinces et ouvriraient la porte à ce que les provinces pénalisent les demandeurs d’asile et les personnes en attente d’un statut permanent.
En ce moment, la loi sur les transferts interdit aux gouvernements provinciaux d’imposer un temps minimum de résidence comme condition d’admissibilité à l’aide sociale. Les articles 172 et 173 créeraient des nouvelles catégories de prestataires et pourraient priver les réfugiéEs en attente de la résidence permanente ou de la citoyenneté d’un revenu de dernier recours.
Ce changement pourrait avoir des conséquences graves sur les demandeurs d’asile, qui vivent souvent déjà dans la précarité après avoir été obligés de fuir la persécution dans leur pays d’origine. Faisant face à plusieurs obstacles pour se trouver un emploi, ces réfugiéEs pourraient se retrouver sans revenu pendant plusieurs mois.