L’Association Droit Au Logement (DAL) a été créée à Paris, par des familles mal-logées ou sans-logis et des militantEs, suite au campement de 48 ménages, essentiellement des familles avec enfants, expulsées en mai 1990 de deux immeubles squattés. Après quatre mois de campement et de manifestations, les familles ont été relogées. Depuis, le DAL poursuit la lutte pour le droit au logement.
Le 5 mars dernier, le DAL et ses alliés organisaient une grande manifestation, à Paris, pour exiger une meilleure application de la loi sur le droit au logement opposable (DALO). Adoptée en mars 2007, la loi DALO a institué un droit au logement garanti par l’État qui permet aux personnes mal-logées, ou en attente d’un logement social pendant un délai trop long, d’intenter des recours pour obtenir un logement décent ou un hébergement.
En dix ans, plus de 100 000 ménages ont été logés grâce au DALO. Néanmoins, il reste 58 000 ménages reconnus prioritaires qui attendent toujours (dont 45 000 dans la région parisienne), sans compter les nombreux ménages qui ne font pas valoir ce droit.
Ainsi, chaque année, faute de volonté politique, la crise du logement s’aggrave et le nombre de mal-logéEs et de sans logis augmente. Les freins et les obstacles à l’application de la loi se multiplient : difficultés d’accès au droit, instauration de critères arbitraires et illégaux, stigmatisation des ménages prioritaires, offre de logements sociaux très insuffisante et inadaptée. De plus en plus, les recours aboutissent seulement de manière exceptionnelle à une solution d’hébergement stable et durable.
À l’heure des campagnes présidentielle et législative en France, le DAL exige que le droit au logement soit au centre des politiques publiques. Le DAL demande aux candidats et aux candidates de s’engager à appliquer les lois garantissant le droit au logement, et de le rendre réellement effectif. Dix ans après, appliquer la loi c’est urgent !