Par Laurent Trépanier Capistran, agent de défense des droits, responsable en Santé et services sociaux – Habitation, Ex Aequo
L’accessibilité universelle (AU) est un concept qui vise à rendre un bien ou un service utilisable de manière autonome par toute personne, peu importe ses caractéristiques intrinsèques ou ses limitations fonctionnelles. Loin de se limiter au cadre bâti, l’AU comporte quatre axes, soit celui des communications, du cadre bâti, des services et de la sensibilisation. Elle a été pensée afin de rendre les personnes en situation de handicap capables de fonctionner sans aide extérieure.
L’AU chez soi
Comment préparer un souper dans une cuisine qui ne permet pas l’utilisation de l’évier ? Comment accomplir son hygiène personnelle de façon autonome si on ne peut utiliser la toilette ou la douche ? Avec ses deux exemples en tête, on comprend que l’application architecturale est assurément l’axe qui attire le plus l’attention considérant les contraintes pouvant empêcher les personnes d’habiter convenablement leur résidence.
L’AU vise à éradiquer ce type de problème en mettant en valeur des designs qui permettent à tous et toutes de pouvoir fonctionner de manière autonome et sécuritaire. Pour pouvoir profiter de l’évier de la cuisine, des modules d’armoires sur roulettes peuvent être installés. Une personne utilisant un fauteuil roulant peut ainsi avoir un évier qui lui alloue un espace pour les jambes afin qu’elle puisse s’en servir. Concevoir la salle de bain en prévoyant le rayon de rotation du fauteuil et un cadre de porte élargi facilite son utilisation pour tous et toutes. Les personnes ayant des limitations fonctionnelles se retrouvent alors dans un environnement où elles ne dépendent pas de l’aide de leurs proches. Une situation qui, lorsqu’elle reçoit les moyens pour être mise en place, est bénéfique à tous les acteurs impliqués et crée les conditions nécessaires à l’implication sociale des personnes en situation de handicap.
Un concept qui profite à tout le monde
Or, il ne faut pas se méprendre sur l’AU : elle ne profite pas uniquement aux personnes en situation de handicap. En réalité, on peut plutôt dire que ces dernières jouent le rôle de révélatrices des besoins de la population. Si une personne en déambulateur ne peut pas utiliser les escaliers, il y a fort à parier qu’un parent avec une poussette ou le porte-bébé sur le dos les considèrera aussi comme un obstacle.
Il nous faut donc penser constamment à intégrer le concept qu’est l’accessibilité universelle dans le cadre des projets que nous demandons et que nous construisons. Pour ne laisser personne derrière, que ce soit une personne en situation de handicap, une personne aînée, les parents et leur bébé ou la personne blessée temporairement, il faut mettre en oeuvre ce concept qui contribue à ce que tous et toutes soient placéEs sur un pied d’égalité.