Des regroupements d’action communautaire autonome, dont le FRAPRU, qui réunissent quelque 4000 organismes de base établis sur tout le territoire québécois, se sont joints pour mener une campagne sur trois ans visant à obtenir un meilleur financement de base (aussi appelé « financement à la mission »), de même que la reconnaissance et le respect de leur autonomie, tel que promis dans la Politique gouvernementale sur l’action communautaire, adoptée en 2001.
Sous la bannière « Engagez-vous pour le communautaire », le plan d’action de la campagne commencera le 7 novembre prochain par des visites aux députéEs dans les comtés, et se poursuivra par deux jours de grève, de fermeture et de suspension d’activités, émaillés d’actions locales et régionales, les 8 et 9 novembre. D’autres actions sont aussi prévues à Montréal et à Québec au début février 2017.
Un financement qui stagne
Suite à l’adoption de la Politique de 2001, le soutien financier gouvernemental en action communautaire a connu une progression constante au Québec, tout comme le nombre de groupes, d’initiatives et de projets subventionnés. Si, dès lors, les organismes ont pu compter sur un financement annuel stable, celui-ci n’est ni augmenté, ni même indexé. Quant à ceux qui ont été mis sur pied depuis 2010, la plupart sont laissés sans aide récurrente et contraints à vivoter avec des subventions temporaires, par projet, sans perspective à long terme. C’est le cas de l’Association des locataires de l’Abitibi-Témiscamingue (ALOCAT), qui a été mise sur pied en 2013
Une histoire de luttes qui ne date pas d’hier
« C’est avec les années 60 que nait véritablement ce qu’il est convenu d’appeler le mouvement communautaire autonome. L’émergence de l’État moderne n’entraîne pas automatiquement la disparition de la pauvreté, de la discrimination, de l’exploitation. Et l’on constate assez rapidement que si notre modèle de développement économique produit un accroissement de la richesse collective, il produit du même souffle l’accroissement des inégalités, des exclusions. » [1]
Les premiers comités de citoyens et de citoyennes sont alors mis sur pied dans les quartiers populaires. Ils revendiquent de meilleures conditions de vie et s’organisent pour mener la lutte en faveur de la reconnaissance des droits. Leur stratégie est basée sur la mobilisation, la revendication et les pressions sur les pouvoirs publics.
Certains de ces groupes ont servi d’inspiration pour bâtir les organismes publics et les programmes sociaux tels qu’on les connaît aujourd’hui. Encore aujourd’hui, l’action communautaire autonome des collectivités continue d’être un des piliers de la démocratie québécoise, là où des gens peuvent prendre en mains leur vie et leur avenir, peuvent expérimenter des nouvelles avenues d’organisation sociale et faire entendre leurs voix pour lutter contre la pauvreté et bâtir un mieux vivre ensemble. C’est tout ça que la campagne « Engagez-vous pour le communautaire » entend promouvoir et défendre.
Pour suivre la campagne :
Visitez sa page facebook : www.facebook.com/engagezvousaca
Son site web sera aussi mis en ligne dès le mois d’octobre : www.engagezvousACA.org
par Marie-José Corriveau, organisatrice communautaire au FRAPRU
[1] Le mouvement communautaire autonome n’est pas né d’hier » <http://www.rq-aca.org/wp-content/uploads/960000_histoire.pdf>.