Le FRAPRU juge le Discours du trône « insensible et irresponsable »

Montréal, le 16 octobre 2013 – « En ne disant pas un traître mot sur un enjeu aussi crucial que le logement, le gouvernement conservateur de Stephen Harper démontre jusqu’à quel point il est insensible aux réalités, aux besoins et aux droits d’une partie significative de la population ». C’est en ces termes que François Saillant, coordonnateur du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), a accueilli le Discours du trône prononcé cet après-midi à la Chambre des Communes.

Le FRAPRU juge le silence des conservateurs d’autant plus « irresponsable » que les problèmes de logement se sont sérieusement aggravés au Canada. Ainsi l’Enquête nationale auprès des ménages menée par Statistique Canada en 2011 démontre que 773 720 ménages locataires canadiens consacrent plus de la moitié de leur revenu pour se loger. Il s’agit d’une augmentation de 11 % par rapport à 2006, moment de l’arrivée au pouvoir de Stephen Harper. Au Québec, ce nombre est maintenant de 227 875, une hausse de 12 % par rapport à la situation constatée cinq ans plus tôt.

L’organisme se scandalise également que le gouvernement Harper ignore encore une fois les appels pressants en faveur d’une intervention majeure dans la construction et la rénovation de logements pour les peuples autochtones. Ainsi, l’Enquête nationale auprès des ménages montre que 34 % des ménages des 14 villages inuits du Nunavik habitent dans un logement d’une taille jugée insuffisante. Plus de 1000 nouveaux y sont nécessaires de toute urgence. Or, le gouvernement fédéral ignore les représentations lui demandant d’y participer financièrement. Dans les réserves autochtones, le pourcentage de logements de taille insuffisante est de 25 %, ce qui est beaucoup plus que la moyenne canadienne. Ottawa y a réduit considérablement ses investissements, depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement conservateur.

Le FRAPRU s’inquiète aussi que le gouvernement conservateur réduise la lutte contre la pauvreté à l’approche dite de « finance sociale » qui en cède le contrôle à des investisseurs privés et la soumet à des critères de rendement dignes d’entreprises commerciales. Selon François Saillant, « le gouvernement fédéral cherche ainsi à se décharger de ses responsabilités à l’égard du respect des droits, dont celui à un niveau de vie suffisant ».