Dans le mini budget qu’il vient de déposer, le ministre des Finances abandonne son programme AccèsLogis et mets tous ses œufs dans le panier du secteur privé. Il annonce 2200 unités de logements « abordables », en précisant en conférence de presse que ce ne sont pas des logements sociaux, hors marché (bien qu’on comprend à la lecture des documents que des logements sociaux et communautaires pourraient être réalisés avec ce programme, il n’y a aucune assurance que les mesures seront réservées au logement communautaire et la pérennité du logement social). Il annonce du même souffle 1500 subventions de supplément au loyer, à verser au secteur privé, en recyclant 500 unités d’urgence prévues pour le 1er juillet et en ajoutant 1000 autres de plus), tout ça dans un contexte où plusieurs propriétaires avantagés par la pénurie logements, refusent ces subventions.
En refusant de privilégier le logement social, le gouvernement Legault refuse de répondre aux besoins les plus urgents. Il refuse de prioriser la seule formule qui garantissedes logements véritablement abordables pour les ménages qui subissent la crise du logement de plein fouet, de façon pérenne. Il abandonne sciemment des projets sans but lucratif qui appartiennent aux communautés et non pas à des intérêts privés qui alimentent et perpétuent la logique spéculative.
En choisissant d’annoncer maintenant des 123,5 millions $ pour un nouveau programme qui n’est pas encore en place, le gouvernement reporte la construction de ces logements à dans plusieurs mois, alors qu’il aurait pu simplement ajouter cette somme dans le programme AccèsLogis, comme des dizaines d’organisations communautaires, sociales, écologistes et économiques ainsi que plusieurs dizaines de municipalités lui demandaient. Ainsi, les milliers de logements sociaux qui n’attendent actuellement qu’un financement de Québec devront encore attendre.