Pour que tout le monde soit en sécurité, malgré la pandémie, pour sortir le Québec de la crise du logement, pour protéger les HLM et leurs locataires, les gouvernements doivent absolument délier les cordons de leurs bourses.
Dans l’immédiat, Québec doit adopter de meilleures mesures de soutien financier pour les locataires et doit les maintenir tant que durera la crise sanitaire, en incluant enfin les personnes assistées sociales.
Pour protéger celles qui n’ont toujours pas retrouvé leur revenu malgré la levée partielle des mesures de confinement, il doit également réinstaurer le moratoire sur les évictions, le temps qu’il faudra.
Pour loger les personnes itinérantes, il doit réquisitionner les immeubles des centres-villes qui sont actuellement désertés par les entreprises. Il devrait également en acquérir et les garder en réserve, pour de futurs projets de logements sociaux.
En campagne électorale, la Coalition avenir Québec a promis de livrer intégralement les 15 000 logements sociaux annoncés par ces prédécesseurs, mais toujours pas construits. Deux ans plus tard, à peine 2200 ont été livrés. Il est plus que temps d’accélérer la cadence.
Ottawa vient de mettre sur la table des sommes pour rénover les logements sociaux qu’il a contribué à construire avant 1994, dont les 63 000 HLM du Québec. Elles ne seront vraisemblablement pas suffisantes, vu l’état déplorable des immeubles. Il doit ajouter tout ce qu’il faut afin que les locataires à faible revenu qui y habitent retrouvent des conditions décentes de logement, sans voir exploser le prix de leurs loyers.
Dans son dernier discours du Trône, il a aussi dit vouloir éliminer complétement l’itinérance et a promis pour cela, bonifier la Stratégie canadienne sur le logement. On a hâte de le voir passer de la parole aux actes.
Mais dans tous les cas, vu le prix exorbitant des logements mis en location et la précarisation des conditions de logement de centaines de milliers de ménages parmi les plus pauvres, les deux gouvernements doivent enfin s’engager à financer un grand chantier de logements sociaux, au moins 50 000 d’ici cinq ans.