Le FRAPRU manifeste devant le bureau de France-Élaine Duranceau dans les Laurentides

Sainte-Agathe-des-Monts, le 12 mai 2023 – C’est sous le thème « Sortez de vos châteaux. On veut des logements sociaux », que plus de 300 personnes manifestent avec le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) jusqu’au bureau de circonscription de la ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, à Sainte-Agathe-des-Monts. Venues notamment de Montréal, Joliette, Trois-Rivières, Québec, Longueuil, Châteauguay, Beauharnois, Gatineau, Sorel-Tracy, Sainte-Adèle, Saint-Jérôme et Sainte-Agathe-des-Monts, elles urgent la ministre et son gouvernement de faire preuve de davantage de sensibilité à l’égard des ménages mal-logés et de faire ce qu’il faut pour financer le logement social à la hauteur des besoins.

Selon le FRAPRU, la ministre n’a qu’à regarder la situation à Sainte-Agathe-des-Monts si elle veut prendre la mesure des crises du logement qui affectent le Québec et les Laurentides. Véronique Laflamme, la porte-parole du FRAPRU précise que, selon le recensement canadien de 2021, plus du tiers des ménages locataires de cette agglomération de recensement doivent consacrer plus que la norme de 30 % de leur revenu au logement. « Chez les ménages gagnant moins de 30 000 $ par année, cette proportion monte à 73,2 % », ajoute-t-elle. Dans la région métropolitaine de Montréal, 231 555 ménages locataires sont dans cette situation. S’ils représentent 27,6 % de l’ensemble des ménages locataires montréalais, ce pourcentage passe à 72,4 % pour ceux ayant des revenus annuels inférieurs à 30 000 $.

Selon la porte-parole, « le nombre de ménages en difficulté est probablement encore plus grand aujourd’hui ». Elle en veut pour preuve le loyer moyen qui, à Sainte-Agathe-des-Monts, est passé de 701 $ par mois en 2020, à 889 $ en 2022, une hausse de 26,8 % en deux ans. Dans la région métropolitaine de Montréal, le loyer mensuel moyen atteint maintenant 998 $, soit 12,0 % de plus en deux ans.

Le FRAPRU note par ailleurs que plusieurs villes des Laurentides vivent une sérieuse pénurie de logements locatifs dont les locataires vulnérables font durement les frais comme en sont témoins plusieurs organismes communautaires des Laurentides dont L’Écluse des Laurentides et la maison d’hébergement L’ombre-Elle dont des représentantes ont pris la parole au terme de la manifestation. Le taux de logements inoccupés, qui devrait être à 3,0 % pour que le marché soit considéré comme équilibré, est de 0,9 % à Lachute, de 0,8 % à Sainte-Agathe-des-Monts, de 0,7 % à Saint-Jérôme, de 0,5% à Sainte-Thérèse, de 0,4 % à Sainte-Adèle, de 0,3 % à Saint-Sauveur et est carrément de 0 % à Sainte-Sophie. « Ça annonce un 1er juillet toujours plus difficile », prévoit Véronique Laflamme, en rappelant que, par le passé, les ménages sans logis ont souvent été laissés à eux-mêmes dans les Laurentides, contribuant à la hausse de l’itinérance visible et cachée.

De l’action réclamée

Selon le FRAPRU, le gouvernement Legault doit cesser d’abandonner les locataires à leur sort dans un contexte de crise du logement qui ne cesse de se creuser et prendre les mesures qui s’imposent pour faire respecter le droit à un logement décent. À son avis, cela passe par un renforcement significatif des protections légales des locataires et par le financement d’un nombre beaucoup plus grand de logements sociaux. À peine 1022 de ces logements ont été finalisés dans tout le Québec du 1er avril 2022 au 28 février 2023, dont 40 seulement dans les Laurentides. « C’est scandaleux considérant l’ampleur et l’urgence des besoins. Ça en prendrait au moins dix fois plus à chaque année », dénonce Véronique Laflamme. Le dernier budget ne prévoyait le financement que de 1500 nouveaux logements abordables dont le tiers a été réservé aux promoteurs privés. Le regroupement de défense du droit au logement déplore que jamais si peu de nouveaux logements sociaux n’ont été programmés en 25 ans que depuis l’arrivée au pouvoir de la CAQ alors qu’il faudrait augmenter significativement la part qu’ils occupent sur le parc locatif pour sortir durablement de la crise.

Le FRAPRU et ses membres déplorent que, suite à l’abandon annoncé du programme AccèsLogis par la ministre Duranceau, le Québec se retrouve sans programme complet spécifiquement destiné au logement social et qu’il est impossible depuis des mois de déposer de nouveaux projets dans un tel programme, dans un contexte de crise du logement sans précédent, dans l’histoire moderne de la province.

C’est pourquoi le FRAPRU demande à Québec de rectifier le tir au plus vite et d’annoncer des investissements supplémentaires immédiats afin de permettre à des offices municipaux, à des organismes sans but lucratif et à des coopératives d’habitation de concevoir, voire de réaliser leurs projets. Selon lui, la manière la plus rapide de faire lever de terre ces projets en l’absence d’un autre programme structurant dédié au logement social, serait d’apporter les améliorations attendues depuis si longtemps à AccèsLogis.

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Pour informations et demandes d’entrevues

Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU : 418 956-3403 (cellulaire)