Alors qu’un reconfinement général est annoncé, le FRAPRU invite le gouvernement du Québec à penser aux locataires qui constituent 40% de la population du Québec. Il doit se préoccuper notamment de ceux et de celles qui sont à faible revenu. Ils font partie des groupes parmi les plus vulnérables souffrant durement de la pandémie et ont perdu, dans bien des cas, des ressources communautaires qui les aidaient à boucler leur budget.
Alors qu’on entre en période de renouvellement des baux, dans plusieurs villes, ces ménages subissent d’énormes pressions pour accepter des augmentations injustifiées de loyer. Pire, pour spéculer, des propriétaires utilisent toute sorte de stratagèmes pour vider leurs logements et les relouer beaucoup plus chers. Or, les protections contre ces évictions frauduleuses sont insuffisantes, tout comme celles contre les hausses abusives de loyer, le fardeau de la preuve reposant sur les épaules des locataires.
Le FRAPRU demande à Québec:
❎ Un moratoire immédiat sur les évictions de locataires.
✴️ En l’absence d’un contrôle obligatoire des loyers protégeant les locataires, un gel des loyers pour 2021 (comme l’a fait la Colombie-Britannique), ce qui permettrait aussi de limiter le nombre des déménagements.
✴️ Une hausse des prestations d’aide sociale à hauteur suffisante pour couvrir les besoins de base.
✴️ Une campagne massive d’information contre la discrimination lors de la recherche de logement, en utilisant notamment les médias de masse afin de rejoindre les locataires qui n’ont pas accès à internet.
✴️ La bonification rapide du programme d’aide d’urgence permettant aux municipalités de venir en aide aux locataires se retrouvant sans logis au terme de leur bail, quelqu’en soit la raison.
✴️ Un renouvellement automatique des baux pour les locataires de logements à loyer modique, afin d’éviter les multiples démarches à l’extérieur pour déposer ses preuves de revenu auprès des offices municipaux d’habitation.
Avant d’accepter une hausse de loyer vraisemblablement abusive, les locataires devraient contacter le comité logement de leur territoire et savoir qu’on a le droit de demeurer dans son logement, même en cas de refus d’une hausse de loyer.
Des centaines de milliers de ménages locataires sont mal-logés au Québec, parce qu’ils s’entassent dans des petits logements surpeuplés, en mauvais état et-ou trop chers. Actuellement, ils n’ont pas d’alternatives, tout comme les femmes victimes de violence conjugale qui sont contraintes de rester avec leur agresseur et les personnes itinérantes, de rester à la rue, même si le premier ministre leur demande de «rentrer en dedans», parce que les maisons d’hébergement et les refuges débordent. Partout, il manque cruellement de logements sociaux, les seuls qui soient assurément abordables, à long terme.
La pandémie expose l’urgence de réaliser le droit au logement, pour toutes et tous, et de mettre un terme à la pénurie de logements sociaux. Pour construire une collectivité plus résiliante, ces objectifs doivent se retrouver au cœur du plan de relance du Québec qui doit prévoir le financement d’un grand chantier de 50 000 nouveaux logements sociaux en 5 ans, dès le prochain budget.