Montréal, le 14 mai 2020 – Alors que le rapport de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) au sujet du Règlement pour une métropole mixte, publié ce matin, reconnaît l’ampleur des besoins des ménages locataires montréalais en demandant à la Ville d’aller de l’avant avec le volet social de son règlement, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) déplore qu’il n’y ait aucune recommandation à l’effet d’augmenter le pourcentage d’inclusion de logements sociaux.
Dans le contexte de la pire pénurie de logements en 15 ans au Québec et considérant les effets de la Covid-19 sur les revenus des ménages locataires, les besoins en logement social sont colossaux. « Alors que les loyers sont déjà hors de prix en raison de la spéculation immobilière à Montréal et qu’il manque de logements locatifs, les ménages locataires, qui représentent les 2/3 de la population montréalaise, peinent de plus en plus à se loger convenablement. Dans ce contexte, 20 % c’est vraiment trop peu ! Sans le développement de logements sociaux très rapidement, la situation ne va faire que s’aggraver. La Ville doit profiter de la révision du volet abordable de son règlement pour revoir à la hausse ce pourcentage », explique Catherine Lussier, responsable des dossiers montréalais au FRAPRU.
Le taux d’inoccupation à Montréal est de 1.5 %, bien plus bas que le seuil d’équilibre de 3% reconnu par la Société Canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Cette situation, doublée par la crise sanitaire qui met à mal l’économie des ménages montréalais, risque de miner plus encore le droit au logement. Selon le FRAPRU, le logement social est une solution concrète pour répondre à une diversité de besoins, et ce, de façon pérenne, contrairement au marché privé. « Pour que le logement soit véritablement abordable, ce de façon durable, il faut le sortir de la logique du marché », rappelle Mme Lussier.
Par ailleurs, à l’instar de l’OCPM, le FRAPRU implore la Ville de mettre en vigueur rapidement le volet social de son règlement. « Il serait inacceptable d’attendre 2021 alors que les besoins criants ! En étant coercitif, ce règlement permettrait notamment de freiner la spéculation immobilière. Ce n’est pas les promoteurs que Montréal doit protéger mais ses locataires, plus mal pris que jamais entre les conséquences de la Covid-19 et la pénurie de logements ! », implore la porte-parole.
Règlement ou pas, Montréal ne pourra pas développer du logement social sur son territoire si les gouvernements Legault et Trudeau continuent à s’obstiner à le sous-financer. C’est pourquoi, il est primordial que le logement social soit au cœur de leurs plans de relance comme le FRAPRU leur a déjà demandé. « Ça prend 50 000 logements sociaux en 5 ans pour répondre seulement aux besoins évidents, dont 22 500 à Montréal. Aussi, tout comme le mentionne l’OCPM dans son rapport, il est primordial que Québec et Ottawa réservent des terrains excédentaires à Montréal pour le développement de logements sociaux. », conclut madame Lussier, qui souhaite que Montréal rehausse ses objectifs dans son propre plan de relance attendu en mai.
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Informations et demandes d’entrevues :
Catherine Lussier, responsable des dossiers montréalais au FRAPRU : (514) 231-2309