Revendications face à Québec

Pénuries de logements locatifs et surtout de logements sociaux, hausses de loyer abusives, évictions illégales, reprises frauduleuses, harcèlement, discrimination, surpeuplement, insalubrité et augmentation fulgurante de l’itinérance font rage au Québec. Alors qu’une sévère crise du logement frappe, le gouvernement caquiste s’obstine à ne pas y répondre adéquatement. 

En ne mettant pas en place les mesures structurantes qui s’imposent depuis 5 ans, il a laissé la situation se détériorer. En dépit de quelques avancées obtenues grâce à la mobilisation des locataires, des comités logement et de leurs regroupements, pour la première fois en 25 ans, aucun programme dédié au logement social n’est en place. Malgré l’urgence, nulle mesure n’a été prise pour mener à bien un tel programme, alors que la situation exige une prévisibilité sur plusieurs annéesPire, le gouvernement semble utiliser la crise comme prétexte pour se désengager du financement du logement social en sous-traitant à des acteurs privés (fonds fiscalisés, philanthropes). 

Or, pour sortir durablement de la crise, la clé, c’est le logement social ! En plus de mieux encadrer le marché privé, il est urgent que le gouvernement assume ses responsabilités en finançant le logement social à la hauteur des besoins. 

C’est pourquoi le FRAPRU: 

1

lui demande  de reconnaître formellement le droit au logement;

2

lui demande d’investir dans le logement social, dans la perspective qu’il occupe 20 % du parc de logements locatifs, d’ici 15 ans. 

Pour ce faire, il doit : 

  • prévoir le financement de 10 000 logements sociaux par année, sous forme d’OSBL, de coopératives d’habitation et de logements sociaux publics), autant en construction neuve, en recyclage de bâtiments, que par l’acquisition et la socialisation de bâtiments résidentiels locatifs ;
  • se doter d’un ou de plusieurs programmes de logements sociaux financés adéquatement, pérennes et dédiés uniquement au logement social, dont :
    • la mise sur pied d’un programme
      d’habitations à loyer modique (afin de répondre aux besoins des quelques
      34 000 ménages qui sont en attente) ; 

    • la modification rétroactive du
      Programme d’habitation abordable — Québec (PHAQ), afin que la contribution
      financière gouvernementale représente au moins 50 % des coûts de
      réalisation et qu’il prévoit des fonds de démarrage suffisants ;

    • la mise sur pied d’un
      programme québécois d’acquisition de logements locatifs privés en vue de leur
      conversion en logement social et communautaire ;

  • mettre en réserve des bâtiments et terrains publics excédentaires appartenant au gouvernement québécois, à des fins de logements sociaux, ainsi que d’équipements collectifs et communautaires.

3

s’oppose à la privatisation, la sous-traitance (comme par exemple, les fonds fiscalisés) et l’utilisation de fonds destinés au logement social pour financer tout projet de logements privés ou institutionnels.

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Pour en savoir plus sur la situation du droit au logement au Québec et les solutions proposées par le FRAPRU, nous vous invitons à consulter le dernier Dossier noir logement et pauvreté du FRAPRU, ainsi que la politique d’habitation qu’il soumet au gouvernement du Québec.